Monsieur le ministre,
Je fais partie de l’immense majorité des citoyens Algériens qui ne croient pas en l’existence d’une justice, car comme le dit bien l’adage populaire : « celui qui a été mordu une fois par le serpent, finira par prendre peur à la vue d’une corde ».
Je n’arrive plus à prendre au sérieux,des déclarations tel que: » je fais confiance en la justice de mon pays »,car j’estime que le mien a cessé d’en posséder depuis des lustres et fonctionne comme les rares pays de non droit ou la force et la loi de la jungle prévalent.
La balance, symbole de la justice universelle, celle qu’on regarde sur le fronton de vos palais, est coincée depuis fort longtemps, lestée qu’elle est, par la corruption pandémique qui l’a métastasée, au point où les victimes ( les justiciables) sont d’avis pour dire: » le meilleur avocat est celui qui connaît un bon juge qui adore le foin ».
Le plaignant qui est généralement la victime a très peu de chance d’obtenir ses droits avec votre justice , si l’adversaire a les bras longs ou les poches bien remplies de foin.
J’ai eu à subir cette injustice algérienne que vous représentez en janvier 2016, et me suis rendu compte qu’un petit juge de province corrompu jusqu’à l’os pouvait au mépris de toutes les lois que vous ne cessez de promulguer, faire sa propre loi et rendre sa propre justice.
Mon cas est probablement celui de beaucoup de victimes.
j’ai été dépossédé de mon logement par un « ex » colonel voyou qui avait le gardiennage de mon bien. Avec la complicité d’un notaire ripoux , exerçant à Constantine du nom de : Fanit, de faux témoins et de faux documents, cette association de malfaiteurs a procédé à la vente de mon bien alors que je me trouvais à l’étranger.
Apres un dépôt de plainte, la fourniture de preuves irréfutables qu’à cette période je me trouvais en dehors du territoire national, accompagnées d’un rapport établi et certifié par la DGSN pour confirmer mon absence.
Le juge dénommé El Hadi Hamdane, de la 5e chambre correctionnelle du tribunal de Ziadia de Constantine, n’a pas trouvé mieux que de faire fi du document officiel de la sûreté nationale et appliquer sa propre loi en rendant un verdict de non-lieu.
Evidemment ce petit juge corrompu jusqu’à l’os, qui est une méga-star du « cash d’abord « , a pris le soin de vider tout le dossier de ses pièces à conviction avant sa transmission à la chambre d’accusation de la cour de Constantine.
A ce niveau et sans incriminer personne ( à défaut de preuves), le jugement inique a été confirmé car le dossier a été vidé à mon insu et à celui de mon avocat.
Cette affaire est pendante au niveau de la Cour Suprême et je ne serai point surpris que vous me répondrez laconiquement que »la justice est indépendante » et que vous lui faite confiance. Il s’agira de votre justice, pas de la mienne,ni celle à laquelle aspire la majorité de nos concitoyens. Ce que je demande et exige en tant que citoyen est l’ouverture d’une enquête.
Monsieur le ministre,
Les algériens dont je fais partie ne vous demandent rien d’autre que d’être justes et de rendre justice aux victimes.
À défaut, il nous restera à nous remettre au seigneur des deux mondes dont la justice est immanente. Rendu là-bas, je ne vous pardonnerai jamais, ni à votre juge, ni à votre institution car vous auriez été dans ce bas monde l’antithèse de la justice.
Je pense que vous êtes surpris par le caractère austère et direct de cette lettre,qui est dépourvue de formules lénifiantes,du genre » maali elwazir », monsieur le premier magistrat etc…car je vis depuis plus d’un quart de siècle dans un véritable état de droit, ou la loi est au-dessus de tout le monde et s’applique de la même manière à tous les citoyens, y compris le premier ministre qui devient citoyen, dès lors qu’il quitte son bureau.
J’espère vivre assez vieux pour voir mon pays ressembler au pays de ma résidence.
D. Abdelouahab