Abdellah Djaballah devient de plus en plus virulent. A mesure que les élections présidentielles de 2014 approchent, le leader islamiste perd et le Nord et son sang froid.
Invité du journal arabophone El-Khabar, le président du Front pour la Justice et le développement a exprimé son désespoir de voir les élections présidentielles de 2014 se dérouler dans de bonnes conditions. « En 2014, le président sera issu de sérail », a anticipé Abdellah Djaballah. Ceci même si le chef islamiste se dit convaincu que Abdelaziz Bouteflika est «fini» comme président. «Mais, a-t-il tempéré, il (Bouteflika) a toujours cette qualité du président de la République qu’il n’exerce pas dans les faits depuis longtemps».
Le chef islamiste considère que les visites qu’effectuent Abdelmalek Sellal sont « destinées à dépenser des milliards pour rien ». Ces visites visent, selon lui, à «à camoufler le manque de travail du président » de l’exécutif. Car, poursuit le candidat malheureux aux élections présidentielles de 2004, « la vraie décision est entre les seules mains » de Bouteflika.
Le fondateur du Mouvement Nahda pense qu’il ne pourra jamais être président de la République. «Ils ne m’ont pas laissé passer lors des élections législatives. Comment voulez-vous qu’ils me laissent devenir président de la République ?», a-t-il interrogé. Selon lui, tout est fait pour qu’il soit bloqué. « Le pouvoir refuse que j’enseigne, que je donne des conférences. Toutes les issues me sont fermées », a-t-il encore dénoncé.
Abdellah Djaballah ne croit pas à un candidat unique du courant islamiste. Selon lui, « il y a trop de divisions » dans ce courant politique pour qu’il y ait un consensus. « Il y a actuellement des initiatives. Je ne m’y oppose pas. Mais elles ont peu de chances d’aboutir », a-t-il estimé.
Abdellah Djaballah estime que ce qui se passe en Egypte est «pire que ce que s’était passé en Algérie » en 1992. Il a appelé les islamistes de ce pays à ne pas « lâcher » et à «maintenir les sit-in » organisés un peu partout.
Essaïd Wakli