DRS/ Le général Toufik est parti d’un commun accord et a choisi son successeur

Redaction

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C’est, sans doute, la nouvelle la plus importante depuis le début de cette année. Le général de corps d’armée, Mohamed Mediene, alias Toufik, a été admis à la retraite ce dimanche 13 septembre, après avoir dirigé le DRS pendant plus de 25 ans. C’est une nouvelle page de l’histoire de l’Algérie qui est en train de s’écrire.

Le Général Toufik, âgé de 76 ans, a dirigé le DRS depuis novembre 1990. Il était considéré parmi les plus anciens chefs des services de renseignement dans le monde. Il avait pris en main le DRS au moment où l’Algérie s’enfonçait dans une sale guerre qui a fait des milliers de morts. Aujourd’hui encore, personne ne connait les dessous de cette crise des années 90. Le général Toufik est donc parti en emportant avec lui tous ses secrets. Mais, contrairement à ce que laissent croire quelques chapelles médiatiques, le général Toufik n’a pas été limogé. Son départ a été décidé d’un commun accord avec la Présidence de la République, a-t-on appris auprès de plusieurs sources proches du DRS.

Le général Toufik négociait son départ depuis juillet dernier, soulignent nos sources. Il avait exigé qu’il choisisse, lui-même, son propre successeur. Et son choix s’est porté sur son compagnon Bachir Tartag, qui l’avait accompagné durant des années à la Direction de la sécurité intérieure (DSI), le contre-espionnage algérien. Bachir Tartag avait dirigé aussi le Centre principal militaire d’investigation (CPMI), l’un des appareils les plus stratégiques du DRS qui avait joué un rôle clé, et troublant aussi, dans la lutte contre le terrorisme durant les années 90.

Le général Toufik est donc parti après avoir confié les clés de la maison à un proche qu’il a lui-même placé à la Présidence pour l’imposer, petit à petit, à Abdelaziz Bouteflika. De nombreux médias sont tombés dans le piège de la manipulation en accréditant la thèse selon laquelle Bachir Tartag et le général Toufik étaient en froid et se livraient à une guerre larvée.

L’épisode de l’arrestation du général Hassan a envenimé le climat politique et a contraint le Général Toufik a accélérer son départ pour permettre au DRS d’amorcer sa mue. Plusieurs sources nous le confirment : le général Toufik ne s’est guère opposé à l’arrestation du général Hassan. « Il a uniquement exigé un traitement juste et digne à son ancien compagnon. C’est, d’ailleurs, le général Toufik qui a obtenu la détention du général Hassan dans une résidence surveillée, où les conditions sont évidemment différentes d’une prison ordinaire », assure une source très bien informée.

Le général Toufik part donc au moment où le DRS se libère et s’émancipe de ses cadres qui symbolisent la dure et difficile période des années 90. L’ancien patron du DRS a lui-même tracé cette stratégie de changement pour éviter à son appareil de sombrer dans l’anarchie après son départ, soulignent des officiers de son entourage. « Le général réfléchissait depuis 2011-2012 à un nouveau DRS pour empêcher le pays de se transformer en une Syrie-bis. L’objectif était de moderniser les services, de les adapter aux enjeux de l’époque, de les doter des compétences qui comprennent les avancées technologiques, pour que cette institution ne meurt pas sous les pressions des manœuvres politiques », confie une autre source, selon laquelle le général Toufik avait compris depuis deux ans qu’une nouvelle page de l’histoire du DRS devait s’écrire sans lui.

Mais cette nouvelle page permettra-t-elle à l’Algérie d’amorcer un réel processus de changement politique ? Seul l’avenir nous le dira…

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