Ahmed Benbitour craint une « révolte populaire ». L’ancien Premier ministre, qui s’est retiré de la course à la présidentielle, a indiqué lors d’une intervention au forum de Liberté que « malheureusement » les dirigeants actuels « conduisent le pays vers la violence » en refusant une « rupture négociée ».
L’ancien Premier ministre, qui dit refuser de « cautionner » l’élection, accuse l’administration d’être « le candidat réel ». « C’est l’administration qui se présente à ces élections, pas le président sortant« , a indiqué Ahmed Benbitour. Pis, l’homme fait un constat amer de la situation du pays. « Au lieu de passer de l’autocratie vers la démocratie, on se trouve à passer de l’autocratie à la bureaucratie autoritaire dans un Etat défaillant bien installé dans la déliquescence », ajoute l’ex-candidat.
L’issue à cette situation est, pour l’ancien candidat à la candidature, fatale pour le pays. Ahmed Benbitour, qui a dressé les scénarios qui se présentent au pays actuellement, prévoit que le pays se dirige vers « la chute du pouvoir en place par la violence de la rue parce que le système aura tout mobilisé pour priver la société civile de contre pouvoir : répression, coercition sélective, divisions des rangs… ».
Pour sortir de cette impasse, Ahmed Benbitour préconise une période de transition qui sera gérée avec d’autres composantes de la classe politique. Il préconise entre autres solutions, de « mener un travail d’éducation citoyen » et de mettre en place « un comité provisoire pour la conduite du projet à l’échelle nationale ».
Interrogé sur la possibilité de le voir créer un parti politique, Ahmed Benbitour n’a pas exclu l’idée. Mais, selon lui, il faut « instaurer une nouvelle culture politique dans le pays ». Pour l’instant, l’homme préfère poursuivre les consultations dans le cadre du « groupe des 14+6 ». Il n’exclut pas des contacts avec d’autres acteurs de la scène politique, notamment ceux qui partagent, comme lui, une transition concertée.
Essaïd Wakli