Ali Benflis regrette le « climat tendu » dans lequel la campagne présidentielle se déroule.
Si Ali Benflis, principal concurrent du Président-candidat Abdelaziz Bouteflika, s’est offert un bain de foule impressionnant sur ses terres, à Batna, hier, le clan adversaire a été accueilli par une pluie d’insultes et de jets de pierres à Béjaïa, contraignant le directeur de campagne Abdelmalek Sellal à quitter les lieux sans donner de discours.
C’est via un communiqué de presse qu’Ali Benflis a réagi à l’escalade de la tension, qui règne dans cette campagne électorale. Une tension qui a franchi un nouveau cran samedi à l’est du pays. Non seulement, Abdelmalek Sellal a été chassé par plusieurs centaines de manifestants hostiles au 4è mandat mais le Ministre d’Etat chargé de la présidence Ahmed Ouyahia a également été chahuté au cours de son déplacement dans la wilaya de Oum el Bouaghi.
Après les émeutes à Béjaïa et le saccage de la maison de la culture de cette ville, Ali Benflis met en cause sans les citer les pouvoirs publics. « Rien a été fait jusque-là pour qu’elle [ndlr la campagne électorale] se déroule dans la sérénité et l’apaisement », déclare-t-il, ajoutant : « il faut surtout se garder de lancer des accusations infondées et des propos irresponsables ». Samedi, suite aux perturbations qui l’ont empêché de tenir son meeting à Béjaïa, Abdelmalek Sellal a accusé le mouvement Barakat ! et le MAK d’avoir manipulé et attiser la colère des jeunes sur place afin qu’ils s’attaquent à son cortège et sabotent son meeting.
Dans son communiqué, Ali Benflis a également dénoncé les agressions sur les journalistes. Le mouvement de foule a Béjaïa a fait effectivement plusieurs blessés, dont des élément d’une équipe de 5 journalistes de la chaîne privée Ennahar TV, qui soutient le 4è mandat de Bouteflika. « J’appelle au respect de la liberté d’expression en toutes circonstances », affirme Ali Benflis, qui dit ne pas vouloir commenter les attaques et les accusations, qui le visent. « Je me suis, pour ma part, interdit de répondre aux accusations graves et infondées dont je fais l’objet de la part de certains supports médiatiques en leur opposant une démarche constructive, en étant toujours une force de proposition et en veillant à ne jamais me laisser entraîner dans le sillage de la diatribe et de la polémique », réplique-t-il.
La semaine dernière, le clan présidentiel avait mis en cause le staff d’Ali Benflis dans le sabotages des meetings des représentants du Président-candidat. A Béjaïa, ce n’était effectivement pas la première fois qu’un proche du président se faisait bousculer. Abdelmalek Sellal a déjà été vigoureusement chahuté à Ouargla et Tébessa par des opposants aux 4è mandat. On se souvient aussi de l’accueil glacial réservé aux ministres Amar Ghoul et Amara Benyounès à Marseille et Tizi Ouzou. Sans le nommer, la direction de campagne d’Abdelaziz Bouteflika avait laissé entendre qu’Ali Benflis était derrière ces « débordements ». Accusation, que le principal intéressé avait démentie.