Reporters sans frontières (RSF) demande aux autorités algériennes de « laisser les journalistes couvrir librement les élections présidentielles », dans un communiqué de presse rendu public le 15 avril 2014.
Deux jours avant l’élection présidentielle du 17 avril, RSF envoie un message clair aux autorités algériennes afin que la liberté de la presse soit respectée au cours de cette journée de vote. Il faut que les « journalistes algériens et étrangers puissent exercer librement leur activité d’information du public », affirme RSF.
Un climat tendu en Algérie
Cette demande intervient après des évènements inquiétants en Algérie remarqués par l’organisation de lutte pour la liberté d’expression. En effet, RSF s’inquiète des « interpellations de journalistes en marge des manifestations organisées en protestation à l’annonce de la volonté d’Abdelaziz Bouteflika de briguer un quatrième mandat ». Lucie Morillon, directrice de la recherche de Reporters sans frontières assure que ceci « n’augure rien de bon quant à la capacité des journalistes algériens à couvrir cette élection sans entrave ».
Rappelons que mardi le journal Algérie News a perdu le bénéfice de la publicité étatique, l’ANEP. Motif : ce média a abrité dans ses locaux la conférence de presse du mouvement Barakat. Contre les télévisions, la censure du pouvoir est plus frontale. Deux semaines avant le début officiel de la campagne électorale, la chaîne de télévision Al Atlas TV a été fermée et interdite de diffusion. Et des journalistes de la chaîne privée Dzaïr, détenue par un investisseur pro-Bouteflika, Ali Haddad, disent « subir des pression inimaginables ». D’ailleurs les producteurs de l’émission politique « Controverse » ont déjà été contraints de supprimer certaines vidéos, dont l’interview intégrale d’un chef de file de la coalition du boycott, Sofiane Djilali.
La presse étrangère présente, mais pas sans problèmes
RSF critique également l’obtention tardive de visas pour les journalistes étrangers afin de couvrir l’élection présidentielle algérienne. RSF dénonce les « restrictions drastiques » que subissent les journalistes étrangers venus sur le terrain. Dans son communiqué RSF dénonce le « parcours semé d’embûches pour les journalistes étrangers” et rappelle l’importance de la presse internationale qui a « un rôle important à jouer dans le contexte d’un paysage médiatique algérien marqué par un manque flagrant de pluralisme et un niveau élevé d’autocensure ». La presse internationale, dont L’Express, Le Point, le Journal du Dimanche, Le Monde, BFMTV, FAZ, ZDF German Television, Diaro El Mundo sont tous présents en Algérie et RSF tiennent à ce qu’aucune censure ne leur soit appliqué.