Mensonge de trop. Attendu aujourd’hui à la Coupole du complexe olympique Mohamed-Boudiaf pour assister, ne serait-ce que sur un fauteuil roulant, au dernier meeting que doivent animer ses partisans, Abdelaziz Bouteflika ne s’est pas présenté, ratant du coup l’ensemble de la campagne électorale.
Au lieu de s’adresser aux Algériens ou, tout au moins à ses partisans, Abdelaziz Bouteflika a choisi la venue du ministre espagnol des Affaires Etrangères pour s’exprimer sur l’élection présidentielle. Pis encore, le chef de l’Etat nourrit ainsi la confusion entre sa qualité de candidat comme les autres et celle d’un président de la République en exercice qui multiplie les décisions de charme en vue de gagner des points au sein de l’opinion publique nationale.
Pourtant, devant la gêne que provoque l’absence de plus en plus longue de Abdelaziz Bouteflika, ses partisans ont tenté de vendre l’idée de voir leur champion participer au moins à un meeting public. Et Amara Benyounès a été celui qui a le plus porté cette idée. Le président du MPA avait annoncé, dans un premier temps, que Bouteflika devait participer “au moins à un meeting”. Puis, plus récemment, Benyounès a affirmé sur une chaîne de télévision française, que le chef de l’Etat allait s’exprimer “avant la fin de la campagne électorale”. Parlait-il de la déclaration d’hier ? Fort possible.
Une chose est maintenant certaine : l’élection présidentielle algérienne va rester dans l’histoire comme étant celle où le candidat favori n’a animé aucun meeting. Sa campagne a été menée par procuration du début à la fin. Sera-t-il de même pour la gestion des affaires de l’Etat ?
Essaïd Wakli