Une fois n’est pas coutume, un ancien ministre a osé poser des questions gênantes. Halim Bentallah, ancien secrétaire d’Etat chargé de la communauté nationale à l’étranger dans une lettre ouverte s’est interrogé sur les capacités physiques d’Abdelaziz Bouteflika.
L’ancien ministre, longtemps ambassadeur à Bruxelles, a interpellé, dans une lettre rendue publique, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal sur le véritable état de santé du chef de l’Etat. Se mettant dans la peau d’un parlementaire, Benatallah, qui a rejoint l’équipe de Ali Benflis, interpelle directement Abdelmalek Sellal. « Monsieur le Premier Ministre. Vous aviez déclaré face à l’opinion nationale et internationale que Monsieur le Président de la République Abdelaziz Bouteflika se portait bien, dressant ainsi un bulletin médical en votre nom. Votre assurance devait être fondée, et sans doute l’est elle encore, sur le diagnostic d’une l’équipe médicale militaire de l’ancienne puissance coloniale », écrit-il.
Pis, l’ancien ambassadeur rappelle à Abdelmalek Sellal que le chef de l’Etat ne pourra plus mener des activités diplomatiques comme il avait l’habitude de faire. « Pensez vous que le Président pourra, sans risque aucun lors de son déplacement, répondre à l’invitation d’un chef d’Etat ? Pensez vous qu’il pourra conduire les entretiens marathon qui caractérisent ces visites et qu’il pourra mener des négociations des heures durant sous une grande pression politique et psychologique ?
Pensez-vous qu’il sera en mesure de conduire les nécessaires et éprouvantes conférences de presse ? Pensez vous qu’il pourra assumer pleinement les charges présidentielles lors des déjeuners et dîners de travail ? Pensez-vous qu’il pourra se rendre sans risque à un sommet des Chefs d’Etat au siège des Nations Unies à New York, qu’il pourra de nouveau y prononcer une longue plaidoirie et enfiler les entretiens bilatéraux et les mini-sommets régionaux ? C’est un rythme d’enfer comme vous le savez. Tenir le rang de son pays met la santé à rude épreuve. Pensez vous que son équipe médicale peut aujourd’hui le certifier ? », interroge l’ancien ministre qui dit savoir qu’il ne recevra aucune réponse.
Halim Bantallah ajoute ainsi sa voix à toux ceux qui affirment que le chef de l’Etat ne pourra pas accomplir ses missions.
Essaïd Wakli