L’élection présidentielle est terminée. Abdelaziz Bouteflika a été élu avec 81,53 % des voix. Toutefois plusieurs soupçons de fraude dans certains centres de vote ont été émis. Seule assurance pour les candidats, les observateurs qu’ils ont pu mettre en place dans les bureaux pour veiller à une transparence totale.
60 000 scrutateurs à travers le pays pour le camp d’Ali Benflis, sans doute le double pour Abdelaziz Bouteflika dans les 48 wilayas. C’est une armée d’observateurs que chaque candidat a mis en place pour surveiller les allées et venues des électeurs ainsi que le dépouillement ce 17 avril. Pourtant l’un accuse l’autre d’avoir favorisé la fraude. Etait-ce possible avec ce déploiement aussi important ? Un observateur et une surveillante expliquent dans cette vidéo comment ils ont travaillé :
Certes les observateurs ont assuré que leur travail avait été fait avec rigueur, toutefois les chances n’étaient pas égales entre tous les candidats. Mis à part Abdelaziz Bouteflika et Ali Benflis, peu ou prou d’observateurs représentaient les cinq autres postulants à la magistrature suprême. De plus tous les bureaux ne contenaient pas de scrutateurs notamment lors du dépouillement en fin de journée. Il faut également rappeler que ces observateurs des bureaux de vote sont des personnes recrutées et indemnisées pour la journée qui n’ont pas vraiment de lien ou l’envie de soutenir leur candidat. Un observateur rencontré dans un centre de vote nous avoue « que je ne voterais pas, je surveille mais je ne vote car je n’y crois pas et je n’en ai rien à faire ». D’autres n’hésitent pas à s’absenter pendant des heures.
Le comportement des observateurs n’auraient pas changé la donne mais toujours est-il qu’il est difficile de se baser uniquement sur leurs procès verbaux.