Les Algériens établis à l’étranger sont définitivement écartés de la candidature aux élections présidentielles dans leur pays. L’avant-projet de révision constitutionnelle, présenté mardi par le chef de cabinet du président Abdelaziz Bouteflika, Ahmed Ouyahia, indique clairement qu’ils ne pourront remplir les conditions requises pour postuler à la magistrature suprême dans leur pays.
Les modalités de candidatures à une élection présidentielle écartent tout bonnement les Algériens nés à l’étranger, qui résident à l’étranger ou mêmes ceux et celles dont le conjoint ne dispose pas de la nationalité algérienne. En 2016, l’Algérie continue d’exiger ces critères qui ne reposent sur aucun fondement sociologique. Le monde change, se diversifie, se métisse, l’Algérie préfère rester figée et rejette ses enfants établis à l’étranger.
Preuve en est, la nouvelle constitution fixe à travers son article 73, plusieurs conditions préalables à la candidature à la magistrature suprême. Voici l’énoncé des conditions prévues par cet article :
– Ne pas avoir acquis une nationalité étrangère
– Jouir uniquement de la nationalité algérienne d’origine et attester de la nationalité algérienne d’origine du père et de la mère
– Etre de confession musulmane
– Avoir quarante (40) ans révolus au jour de l’élection
– Jouir de la plénitude de ses droits civils et politiques
– Attester de la nationalité algérienne d’origine unique du conjoint
– Justifier d’une résidence permanente exclusive en Algérie durant un minimum de dix (10) années précédant le dépôt de la candidature
– Justifier de la participation à la Révolution du 1er Novembre 1954 pour les candidats nés avant juillet 1942
– Justifier de la non-implication des parents du candidat né après juillet 1942, dans des actes hostiles à la Révolution du 1er Novembre 1954
-Produire la déclaration publique du patrimoine mobilier et immobilier, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Algérie
Rigidité et conservatisme. Les deux caractéristiques du régime algérien restent donc en vigueur. En 2016, l’Algérie se ferme sur elle-même et établit des critères purement religieux, voire raciaux, puisqu’il faut être Algérien de « pure souche », pour prétendre à la Présidence de la République. Si les Etats-Unis ou la France appliquaient une telle doctrine, ces deux pays n’auraient jamais connu des Barak Obama, Nicolas Sarkozy et d’autres présidents qui ont servi leurs pays en dépit de leurs origines étrangères. Décidément, la diaspora algérienne n’est bonne, aux yeux de nos dirigeants, que pour fournir des joueurs de football tels que Brahimi ou Feghouli. Mais concernant la politique, ils ne sont pas considérés comme des « vrais Algériens »…
Massinissa M.