Les Algériens vont voter pour des maires dont les communes sont en majorité déficitaires. Une grande majorité des municipalités se trouvent dans une situation financière catastrophique.
Selon des experts, qui se sont penchés hier sur le sujet au siège du journal El-Moudjahid, sur les 1541 communes que compte le pays, 1200 sont en déficit budgétaire permanent. Selon l’économiste Malek Serrai, cette situation est « dangereuse » pour le pays. L’économiste algérien a expliqué, rapporte l’APS, cette situation par une mauvaise gestion et l’absence des qualifications scientifiques requises chez la majorité des membres des assemblées communales, soulignant que 50% des présidents de communes sortants « n’ont pas un niveau universitaire ». Pis, selon M. Seraï, 1650 élus locaux « font l’objet de poursuites judiciaires notamment dans des affaires de mauvaise gestion et de corruption ».
L’indicateur fait effectivement peur. Surtout que les attentes, sont très importantes par rapport à ce qui est proposé. Notamment dans des domaines aussi sensibles que le logement et l’Education. Car, en plus de manque flagrant de moyens, les collectivités locales souffrent de manque de prérogatives. Puis que depuis quelques années, le gouvernement a décidé de transférer celle de la distribution de logements aux chefs de daïra. Chose qui a suscité l’ire des représentants locaux et participe, sans doute, aux troubles que connaissent les différentes localités du pays à chaque fois qu’une liste de distribution de logements est affichée.
Il est vrai que le nouveau code communal attribue de nouvelles prérogatives aux Assemblées locales, mais les élus sont toujours otages de l’administration. Pis, avec les indemnités que l’Etat leur verse, il est difficile d’espérer une meilleure rentabilité.
C’est donc, là, un nouveau cri d’alarme qui va probablement pousser les autorités à revoir la fiscalité locale pour permettre à certaines APC de souffler sur le plan matériel.
Essaïd Wakli