Les dernières révélations concernant la corruption à Sonatrach commencent à susciter un véritable débat dans l’opinion publique au sujet de la lutte contre la corruption.
Les propos tenus par certains avocats, notamment les plus médiatiques d’entre eux, ont de quoi donner à réfléchir. Surtout que ceux qui parlent sont des ténors du barreau. Même si, il faut le dire d’emblée, certaines interventions dans ce débat, notamment celui animé par le quotidien arabophone Echourouk, sont bourrées de contradictions. C’est le cas, par exemple, de l’avocat Miloud Brahimi qui déclare que « le problème est dans l’application des lois », mais il mentionne plus tard qu’il existe « une volonté politique » de lutter contre la corruption. Farouk Kentini, l’inamovible président de la Commission nationale pour la protection et la promotion des Droits de l’Homme, a estimé, dans une plaidoirie extrêmement sévère, que « la corruption est devenue un véritable sport national ». Selon lui, la corruption est devenue monnaie courante «dans pratiquement tous les marchés publics». Me Khaled Berghal a plaidé pour l’abrogation de la Loi sur la corruption. « Une loi pourrait-elle protéger le pays de la corruption ? », s’est-il interrogé. Il a relativisé, assurant que la corruption est un « phénomène » mondial qui ne concerne pas uniquement l’Algérie.
Mais dans ce discours, de petits détails font parfois la différence. Il s’agit, par exemple, de ce petit clin d’œil à l’affaire Khalifa. Les avocats rappellent que, à titre d’exemple, des ministres avaient été cités dans le procès. En vain. C’est ce qui a fait dire à Miloud Brahimi que «si, dans 99,99% des affaires, la justice est correcte, elle cesse d’être indépendante dès qu’ils s’agit d’affaires de corruption».