En Algérie, « si on veut réellement avancer, il faut séparer la politique de la religion »

Redaction

En Algérie, « si on veut réellement avancer, il faut séparer la politique de la religion. La laïcité est aujourd’hui plus urgente y compris pour un pratiquant soucieux de préserver sa religion ». C’est en ces termes que l’ancien Gouverneur de la Banque d’Algérie, Abderahmane Hadj Nacer, a plaidé pour l’instauration de la laïcité en Algérie. Lors de son intervention au forum de Liberté, l’ancien Gouverneur de la Banque d’Algérie a relevé que « je ne comprends pas comment un État peut m’expliquer mon rapport avec Dieu ; comment l’État peut gérer la relation entre l’individu et Dieu ! »

Abderrahmane Hadj Nacer a mis en garde également contre le danger l’idéologie wahhabite qui guette l’Algérie. Cette idéologie s’appuie sur la thèse du « Sultan est l’ombre de Dieu sur terre » et veut faire du citoyen « un sujet ».  L’ancien responsable de la Banque d’Algérie est revenu aussi sur la période d’octobre 1988. A la suite de la révolte des Algériens contre le régime du parti unique,  les autorités algériennes auraient dû profiter de ce nouveau contexte politique pour instaurer la laïcité et se protéger contre l’islamisme radical. « La laïcité étant la seule façon de protéger la religion. Malheureusement, ça n’a pas été le cas. Mieux, les évènements de 1988 avaient abouti à l’abêtissement absolu de l’individu au gré de l’oligarchie. On a fini par sombrer dans le wahhabisme », a regretté Hadj Nacer.

Quant aux difficultés économiques et politiques que subit l’Algérie, pour les surmonter, Hadj Nacer a recommandé aux responsables politiques de « faire confiance aux Algériens et chercher la légitimation populaire ». S’agissant de la veille de la révision de la Constitution, Hadj Nacer considère que « sans la participation des citoyens, le changement des textes ne servira à rien ».