Un incident diplomatique entre l’Algérie et l’Espagne aurait été évité in extremis la semaine dernière. L’événement fâcheux aurait été frôlé suite à l’affichage d’une directive controversée sur les recommandations d’identification des personnes d’origine arabe dans les locaux de la brigade provinciale de police de Séville. Intervenant dans le sillage des attentats terroristes islamistes en France, ces recommandations stigmatisent étrangement la communauté arabo-musulmane établie en Espagne.
« Portant l’en-tête de la Brigade provinciale d’information de la préfecture de police d’Andalousie occidentale » et ayant pour titre: « Recommandations, dans les interventions avec les personnes d’origine arabe », la directive comporterait une recommandation qualifiant les Algériens de « conflictuels, plus que les Marocains ». Ce qui aurait provoqué le courroux et la réaction des autorités algériennes au Royaume d’Espagne. » Cette directive discriminatoire, attribuée à la brigade de Séville, par la hiérarchie, a conduit l’ambassadeur d’Algérie, à Madrid, Mohamed Hanèche, à entreprendre des démarches auprès des autorités espagnoles, dont il a obtenu les ‘excuses’ « , a rapporté vendredi dernier la radio francophone iranienne IRIB. Suite à quoi, la direction générale de la police espagnole aurait sommé la préfecture de police d’Andalousie occidentale de retirer la directive.
« Dans la soirée d’hier, (mercredi), le directeur adjoint des opérations (DAO) de la police nationale espagnole, Eugenio Pino, a envoyé une circulaire au chef supérieur de la police d’Andalousie occidentale, dans laquelle il lui demande de retirer cet écrit, » rapporte l’IRIB citant des sources de la direction générale de la police espagnole. Eugenion Pino aurait souligné dans son instruction que l’écrit contestée par l’Algérie est « contraire aux critères policiers » et « n’est pas conforme au droit », ajoute l’IRIB. Pour le DAO, ajoute-t-on de même source, le contenu de la directive « peut ne pas s’ajuster au droit et est contraire aux critères qui doivent orienter l’action policière opérationnelle ». Suite à quoi il aurait également ordonnée à ladite préfecture de « révoquer et laisser sans effets les termes contenus dans ledit écrit, en instruisant, à cet effet, les commandements et les fonctionnaires qui auraient pu être destinataires de celui-ci ». L’institution policière aurait ainsi rejeté le contenu de cette directive discriminatoire en endossant la responsabilité à la seule brigade de Séville.
L’écrit retiré aurait été largement partagé sur les réseaux sociaux dans la péninsule ibérique. D’après l’IRIB, il recommande, entre autres, « d’identifier les personnes, d’origine arabe, qui effectueraient des enregistrements vidéo, dans les lieux non touristiques, notamment, s’il s’agit d’infrastructures stratégiques ». L’écrit avertit également contre les personnes d’origine arabe « localisées, dans une voiture, en train de consulter un ordinateur portable », car « elles sont, probablement, en train de pirater un réseau wifi, pour ne pas laisser une trace de leur adresse IP, et devant la possibilité qu’elles soient en train de consulter des sites de profil islamiste ; il faut les identifier et le porter à la connaissance de la police. »
A noter enfin que nos tentatives de joindre le porte-parole du ministère des Affaires étrangères ont échoué. Son téléphone sonnait dans le vide.