Le ministre de l’Energie et des Mines, Salah Khebri, a confirmé l’élaboration d’un projet de rationalisation de la consommation de carburant en Algérie, visant à lutter contre le gaspillage et le trafic aux frontières.
Le gouvernement d’Abdelmalek Sellal marche sur des œufs. Dos au mur, suite à la baisse vertigineuse des prix du baril de pétrole, il n’a d’autre choix que de réviser sa politique de subvention des carburants. Les prix pratiqués sont évidemment dérisoires : alors que le coût réel d’un litre d’essence avoisine les 90 DA, il est cédé à seulement 13 DA à la pompe.
« Rationalisation et non rationnement »
Mais, contrairement à ce qui a été annoncé par certains médias nationaux, le gouvernement n’envisage pas, pour le moment, de réguler la consommation des Algériens en carburant à travers un système de « rationnement ». Une mesure qui serait à l’évidence très impopulaire. Interrogé sur un possible plafonnement de la consommation subventionnée de l’essence et du gasoil, une information rapportée par certains médias, le ministre de l’Energie et des Mines, Salah Khebri, a expliqué samedi 27 juin, en marge d’une visite d’inspection au dépôt de Naftal de Caroubier à Alger, qu’il « s’agit d’une rationalisation et non d’un rationnement de la consommation ». Et d’ajouter : « Nous n’allons pas toucher à l’utilisation rationnelle des carburants par les citoyens ».
En revanche, un projet ministériel visant à lutter contre la surconsommation de carburant à bas prix est bien à l’étude, a confirmé le ministre concerné. « Nous sommes en train de réfléchir sur les meilleurs moyens à mettre en place pour limiter le gaspillage et pour lutter contre la contrebande des carburants », a-t-il annoncé, reconnaissant qu’il « y a beaucoup de gaspillage interne ». Le trafic de carburant aux frontières terrestres algériennes, notamment à l’Ouest, entre l’Algérie et le Maroc, représente, en effet, un manque à gagner de pas moins de quatre milliards de dollars, selon la Radio algérienne.
Comment le gouvernement va s’y prendre ? Comment, concrètement, va-t-il mettre fin à la contrebande du carburant subventionné aux frontière ? Le ministre de l’Energie n’a pas donné plus de détail sur la mise en oeuvre de ce projet, se contentant de dire que le dossier est toujours à l’étude au niveau du gouvernement.