Josette Audin, l’épouse du défunt Maurice Audin, un militant anti-colonialiste qui a défendu la cause algérienne, a été « très déçue » par le discours prononcé par François Hollande à Alger devant le Parlement. « Le président avait laissé entendre que les choses seraient dites. Il ne l’a pas fait », a-t-elle déploré dans une interview accordée à l’hebdomadaire Le Nouvel Observateur.
Josette Audin s’attendait, en réalité, « à une prise de position plus critique de la part d’un président de gauche, qui était enfant au moment de la guerre d’Algérie et qui n’a pas été impliqué dans la répression, à la différence de certains de ses prédécesseurs, comme François Mitterrand », a-t-elle expliqué dans cette interview publiée sur le site internet du Nouvel Observateur. « J’espérais une condamnation aussi forte que celle de Jacques Chirac sur la rafle du Vel d’Hiv en 1995. François Hollande avait laissé entendre que les choses seraient dites. Il ne l’a pas fait », dénonce encore l’épouse du regretté Maurice Audin. « Certes, il a parlé des souffrances de la colonisation. Mais c’est peu dire qu’il a été succinct sur la période de la guerre. Citer une seule fois le mot torture, qui a pourtant été pratiquée à une échelle monstrueuse, et ce, au sein d’une énumération, à côté du mot injustice, me paraît vraiment insuffisant. Il n’a même pas évoqué les exécutions sommaires qui ont, elles aussi, été pratiquées massivement pendant la guerre. Il a fait le minimum. Je trouve cela désolant », a-t-elle encore confié sur ton amer, mais empreint de dignité.