Et si l’incroyable sortie de Saïdani prouvait que le Général Toufik va être prochainement « dégommé » ?

Redaction

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« Le Général Toufik n’est pas en position de dire oui ou non  à la candidature du président Bouteflika à la prochaine présidentielle ». « C’est le DRS. On a fait  éclaté soit-disant le scandale de Sonatrach pour cibler Chakib khelil qui est  l’un des cadres les plus intègres et le plus compétent de l’Algérie ». Ces déclarations virulentes d’Amar Saïdani vont marquer l’histoire. Pour la première fois de l’histoire de l’Algérie, un responsable politique aussi important que le secrétaire général du FLN s’est attaqué aussi frontalement et aussi violemment au tout puissant chef des services des renseignements algériens, le DRS. 

Lundi, dans un entretien publié par le quotidien en ligne Tout sur l’Algérie, Amar Saïdani, le premier responsable du FLN, a lancé de graves accusations à l’encontre du Général Toufik. Des accusations qui suscitent d’ores et déjà un véritable scandale puisque le patron du DRS est accusé d’avoir orchestré des manoeuvres dangereuses pour destabiliser le pays et limoger des cadres intègres de l’Etat. Ainsi, Amar Saïdani croit savoir que le Général Toufik « est impliqué dans cette tentative de déstabilisation qui vise le FLN  et son secrétaire général ». « Pour le FLN, des colonels ont approché des membres du Comité central pour me destituer. La sécurité intérieure ne peut pas nier qu’elle agit sous les ordres du général Toufik. Ce département outrepasse ses prérogatives« , révèle le SG du FLN.

D’autre part, sur un ton encore plus grave, le premier responsable du FLN va jusqu’à affirmer que le DRS « avait failli dans la protection et la sécurité du président  Mohamed Boudiaf ». Aussi, « il n’a pas su protéger Abdelkader Benhamouda, ni  les  moines de Tibehirine,  ni  les bases de  pétrole dans  le sud, ni les employés des Nations unies en Algérie, ni le Palais du gouvernement. Cette direction n’a pas su bien protéger le président Bouteflika à  Batna où il avait été la cible d’une tentative d’assassinat », relève Saïdani dont la violente charge contre les responsables du DRS n’a jamais eu d’égal dans les annales politique de l’Algérie contemporaine. Le patron du FLN va jusqu’à dire qu’ « à mon avis, Toufik aurait dû démissionner  après ces échecs » !

Une telle déclaration ne peut guère être fortuite. Elle ne peut guère aussi être assimilée à une analyse spontanée faite par un responsable politique dans une totale indépendance.  Des sources proches du FLN nous ont indiqué qu’Amar Saïdani a été mandaté par la Présidence de la République et le cercle présidentiel, les proches et acteurs politiques qui forment le clan de Bouteflika, pour « dégommer » le général Toufik. C’est la mission qui a été  clairement assignée au SG du FLN dans le but de préparer le lancement de la campagne pour une 4e mandat de Bouteflika à la tête de l’Etat. Un 4e mandat qui ne suscite nullement l’enthousiasme de nombreux colonels au sein du DRS. Ces colonels fidièles au général Toufik orchestrent, d’ailleurs, une campagne de destabilisation pour saboter le projet politique des partisans de Bouteflika. Saïdani le dit d’ailleurs clairement. Et pour se venger d’eux, il révèle publiquement leur implication dans des affaires de corruption qui ont défrayé la chronique à l’image du scandale Khalifa.

« Les colonels étaient bel et bien présents dans les sociétés qui avaient injecté leur argent dans la  banque Khalifa. Quel a été leur rôle? Pourquoi ils avaient laissé l’argent sortir de la société vers la banque ? Et qu’en est-il pour l’argent transféré à l’étranger par Abdelmoumen Khalifa ? Cet argent fut transféré soit par l’aéroport soit par le port. Deux infrastructures qui connaissent une forte présence de colonels du DRS. Où est l’argent de Khalifa ? », s’interroge-t-il à ce propos.

« Dans mon pays, le wali, les chefs d’entreprises sont contrôlés par des colonels. Je  ne comprends pas pourquoi les  téléphones des responsables sont mis sur écoute, alors que seul le juge est en droit d’ordonner ça. Je ferai l’impasse sur les  enquêtes d’habilitation, qui empêchent des cadres d’exercer s’ils n’ont pas l’avis favorable du colonel ». Ce discours émis par Saïdani n’est-il pas trop sophistiqué pour un tel pesonnage politique ? Tout indique, en vérité, que cette pensée lui a été dictée d’en haut dans le cadre d’un mouvement politique enclenché pour s’attaquer au Général Toufik afin d’obtenir une substantielle réduction de ses prérogatives. Les Algériens assistent-là à une véritable guerre de clans. Une guerre terrible qui risque de causer de sérieux dégâts. « Par contre que si un mal m’arrive, ce sera l’œuvre de Toufik ». Cette conclusion de Saïdani est, d’ailleurs, riche en enseignements.

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