Une situation ubuesque. La belle fille du ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, touche un salaire depuis 2012 alors qu’elle ne fournit aucun travail, a appris Algérie-Focus suite à plusieurs investigations.
Tout a commencé le 12/07/2012 lorsque l’Etat recrute 7 fonctionnaires pour occuper leur poste au laboratoire du centre algérien de contrôle de la qualité et de l’emballage (CACQE), un laboratoire qui devait voir le jour à Batna, à l’est du pays. Parmi ces personnes recrutées, on retrouve S. B, la belle fille de l’actuel ministre qui réside à N’gaous dans la wilaya de Batna. Suite à un litige qui a opposé l’entrepreneur en charge du chantier au bureau d’études, le projet de ce laboratoire traîne pendant longtemps et finit par se retrouver entièrement annulé en raison de la politique d’austérité décidée dans le sillage de la crise financière qui paralyse le pays depuis 2015. Aujourd’hui encore, l’immeuble est entièrement en ruines au niveau de la nouvelle ville Hamla 1 à Batna.
Le projet est suspendu, mais les fonctionnaires recrutés ont été affectés vers d’autres laboratoires. 3 personnes ont été orientées vers Constantine et 3 autres ont été déployées à Sétif. Quand à madame la belle-fille de monsieur le ministre de la santé, qui prend ses fonctions de ministre depuis septembre 2013, elle a conservé son poste sans travailler et touche encore son salaire sans fournir la moindre justification. Officiellement, selon nos informations, son employeur continue de la rémunérer en tant que fonctionnaire d’un laboratoire inexistant ! Madame la belle fille du ministre, qui habite à N’gaous à Batna, touche encore par mois l’équivalent de 35 mille Da. En plus, cette femme au foyer continue de toucher la prime du fond du revenu complémentaire qui avoisine les 43000 Da par semestre en plus de la prime de rendement évaluée à 7000 Da par mois. Et à la direction générale de CACQE à Bab Ezzouar (Alger), personne ne pipe mot.
Si l’on calcule le montant de ces salaires et primes, cela représente une importante somme qu’aurait pu économiser les pouvoirs publics pour recruter des vrais travailleurs dont les familles ont cruellement besoin de cet argent pour vivre et se nourrir.