Se dirige-t-on tout droit vers la réhabilitation des anciens du FFS (front des forces socialistes) ayant pris, en 1963, les armes contre l’autorité centrale ? Apparemment c’est le cas.
Le parti de Hocine Aït Ahmed a déposé le 28 septembre dernier un projet de loi portant «réhabilitation des victimes des événements survenus entre 1963 et 1965». Aujourd’hui, l’APS, en a révélé le contenu du texte. D’ailleurs, le fait que l’agence officielle s’y intéresse peut être interprété comme une «prédisposition» des autorités à régler ce problème.
Dans le texte en question, le FFS propose d’ «indemniser les victimes et de leur restituer les biens expropriés à l’époque». Les victimes sont, selon l’article 3 du projet de loi, «toute personne assassinée, blessée, torturée, emprisonnée ou dont les fonds ont été saisis en raison sa participation aux événements». Pour rappel, ces événements ont eu lieu entre le 29 septembre 1963 et le 16 juin 1965, date à laquelle a été signé un accord entre le FLN, parti au pouvoir, et le FFS. L’article 2 du projet de loi stipule que «l’Etat doit veiller à restituer les droits moraux et matériels aux victimes de ces événements».
En somme, le FFS propose que les ayants droits de ces événements bénéficient des mêmes droits que ceux des chouhadas évoqués dans la loi relative au moudjahid et au chahid. Selon Ali Laskri, ancien premier secrétaire national du parti et membre actuel de son instance présidentielle, «plus de 3000 personnes ont été incarcérées» et que «plusieurs d’entre elles sont décédées». Celui-ci a ajouté que l’ancien chef de gouvernement, Mouloud Hamrouche, allait prendre en charge ce dossier. Mais après son départ rien n’a été fait. Pour rappel, près d’un an après l’indépendance, Aït Ahmed, en désaccord avec la politique prôné par les nouveaux dirigeants, était rentré en rébellion. Il a été emprisonné pendant plusieurs mois avant de réussir à prendre la fuite vers l’étranger. Le conflit a coûté la vie à plusieurs personnes.