Je suis un vieux moudjahid de 92 ans, invalide et aujourd’hui grabataire. J’ai eu 5 enfants avant que les tortures des paras ne me privent de la faculté de procréer alors que je n’avais que 34 ans.
J’ai élevé mes enfants dans le respect des valeurs de Novembre et de toutes les constantes de notre peuple et leur ai inculqué l’honnêteté et la conscience professionnelle. J’en ai fait des cadres qui ont servi leur pays dans la modestie, le silence et l’abnégation. Au crépuscule de ma vie, je dois subir une torture plus douloureuse que celles que m’ont infligée les paras de l’armée française, celle de devoir supporter l’impitoyable injustice des enfants d’un autre moudjahid envers un des mes fils.
Mon fils Messaoud a exercé durant toute sa vie professionnelle comme responsable d’Entreprise. Du fait de son honnêteté et de sa concentration sur ses seules responsabilités, il n’a pas pu se construire un toit sous lequel s’abriter et abriter ses enfants. Ayant terminé sa carrière à l’Unité des Eaux Minérales de l’Algérois (Brasserie de Reghaia), il occupe depuis 1990 un logement situé sur une parcelle qui ne devrait pas dépendre de cette unité car hors enceinte de l’entreprise.
L’Unité Brasserie a été acquise par le fils du Général Ataillia, importateur de bière, qui s’était engagé à la rénover et à continuer à l’exploiter en la modernisant et en conservant ses effectifs. Son premier souci fut d’un tout autre ordre puisqu’il à libéré les 310 travailleurs et fermé la chaîne de production pour liquider au rabais les équipements et louer l’espace de ce fleuron de l’industrie Algérienne à une entreprise concurrente : Coca Cola pour ne pas la nommer.
Non content de n’avoir respecté aucune des clauses du cahier de charge, sans être inquiété par les représentants de l’Etat qui ont signé ce marché de dupes, Monsieur Ataillia s’est constitué partie civile pour expulser mon fils d’un logement situé en dehors de l’enceinte de l’entreprise , d’une superficie de 230 m² et qui abrite mon fils et 3 de ses enfants, tous mariés .
Mon fils qui a travaillé durant toute sa vie professionnelle pour cette Entreprise se retrouve aujourd’hui menacé d’expulsion (lui et ses enfants) par cet homme qui n’a d’autres faire-valoirs que le grade de son père et la puissance de ses connaissances.
Connaissant en vous l’Homme de principes, de courage et de justice, j’en appelle à votre autorité pour qu’il soit sursis à cette mesure indigne et qu’une enquête approfondie soit menée sur cette transaction qui a permis à ce tyranneau de se rendre maître des lieux et de bafouer toutes les lois de la République.
Je m’en remets, à votre Excellence pour que je puisse mourir en paix en sachant qu’en ce pays que nous avons défendu au péril de notre vie, l’injustice et l’abus n’ont pas droit de cité sous votre éclairée et courageuse gouvernance. Ne doutant point de votre intervention dans cette gravissime affaire d’abus de pouvoir, je vous prie de croire à la très sincère expression de mes respectueuses salutations.
ADJOUDJ Said