Alger sort timidement de sa réserve et répond avec retenue à Riyad qui a placé notre pays sur sa liste noire en matière de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme.
« Le dossier de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme figure en tête des engagements internationaux de l’Algérie. Il n’est pas de nature à être traité à un niveau bilatéral avec aucun pays arabe ou autre, et ne le sera point », a déclaré à l’APS, hier mercredi, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères (MAE), Abdelaziz Benali Cherif. Et de souligner: « Les recommandations retenues au sein de ce groupe prévoient, entre autres mesures, la mise en place d’un cadre juridique et réglementaire pour chaque pays, qui soit adapté aux exigences d’une lutte efficace et effective contre tout ce qui pourrait présenter une faille susceptible d’être exploitée par les terroristes pour obtenir des financements à leurs actes criminels ».
Le MAE, par le biais de son porte-parole, met toutefois de l’eau dans son vin et évite, vraisemblablement, de s’engager dans un bras de fer diplomatique avec son homologue saoudien. Alger trouve ainsi des circonstances atténuante à Riyad en accusant « certains médias ayant relayé l’information » d’avoir fait preuve « d’une forte part d’exagération, d’imprécision et de données dénaturées, concernant la prise en charge par les institutions algériennes spécialisées du dossier de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. »
Pire, M. Benali Cherif va jusqu’à rappeler l’arsenal juridique adopté par l’Algérie durant la dernière décennie afin d’adapter son système national aux recommandations internationales. « Les recommandations retenues au sein de ce groupe (Groupe d’action financière (GAFI), un organisme intergouvernemental créé en 1989 par les ministres de ses états membres et ayant pour mission « l’élaboration des normes et la promotion de l’efficace application de mesures législatives, réglementaires et opérationnelles en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et les autres menaces liées pour l’intégrité du système financier international, NDLR) prévoient, entre autres mesures, la mise en place d’un cadre juridique et réglementaire pour chaque pays, qui soit adapté aux exigences d’une lutte efficace et effective contre tout ce qui pourrait présenter une faille susceptible d’être exploitée par les terroristes pour obtenir des financements à leurs actes criminels », a-t-il justifié encore. Et d’ajouter: « Au regard des changements imprévisibles des méthodes utilisées par les groupes terroristes, la question d’adaptation des systèmes juridiques nationaux aux recommandations internationales se pose avec force et chaque pays pourrait se retrouver dans la ‘zone grise’ s’il venait à différer, pour quelle que raison que ce soit, la mise en oeuvre des mesures recommandées. »
Le ministère des Affaires Etrangères saoudien a adressé récemment une note à d’autres départements ministériels du royaume wahabite pour les mettre en garde contre certains Etats, dont le notre, qui ne respecteraient pas ‘les règles’ du GAFI en matière de lutte contre le blanchissement d’argent et le financement du terrorisme.