« Les autorités algériennes perturbent les activités légitimes de militants de défense des droits humains et de la société civile, comme elles l’ont fait très souvent par le passé ». C’est en ces termes qu’Eric Goldstein, directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch, organisation internationale des droits de l’homme, a dénoncé l’interdiction faite à des dizaines de militants et défenseurs des droits de l’homme algériens de participer aux travaux du Forum Social Maghrébin qui se déroulent en Tunisie.
« Il est grand temps qu’elles mettent fin à leur campagne de harcèlement et d’intimidation contre ceux qui plaident pour des réformes, et qu’elles respectent leurs obligations au vu du droit international », a encore souligné Eric Goldstein dans un communiqué rendu public sur le site internet de cette influente ONG internationale réputée dans le monde entier. « Les autorités algériennes ont restreint illégalement le droit de se déplacer librement lorsqu’elles ont empêché 96 militants algériens de la société civile de se rendre en Tunisie, sans fournir de motif », a rappelé cette ONG pour dénoncer ce qu’elle considère comme une grave violation du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, tous deux ratifiés, pourtant, par l’Algérie. Human Rights Watch signale, en outre, que ces accords internationaux énoncent que toute personne a le droit de quitter n’importe quel pays, y compris le sien.
« Le Comité des droits de l’homme des Nations Unies, qui interprète le Pacte de façon définitive, a établi que c’était normalement une violation des droits humains que de restreindre la liberté des personnes souhaitant voyager hors de leur pays pour assister à une réunion sur les droits humains », précise encore cette ONG. « Il est choquant que les autorités algériennes aient empêché ces militants de voyager en Tunisie pour assister au Forum social mondial », a conclu Eric Goldstein. « Elles devraient repenser leur décision et laisser les militants algériens partir en Tunisie sans faux-fuyant ni délai », a-t-il, enfin, plaidé