L’Algérie a perdu énormément de compétences qui auraient pu contribuer à son développement. En effet, 267.799 Algériens qualifiés sont établis dans les pays développés de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), indique le chercheur au Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (CREAD), Mohamed Saïb Musette.
L’Algérie devra en urgence établir une stratégie pour profiter des compétences de cette diaspora qualifiée, estime ce chercheur à l’occasion de la publication d’un ouvrage intitulé « De la fuite des cerveaux à la mobilité des compétences, une vision du Maghreb », édité en 2016. Dans cet ouvrage, plusieurs chercheurs du CREAD insistent sur « la nécessité de mettre en place une stratégie nationale de mobilisation des compétences de la diaspora scientifique qui doit répondre à deux logiques différentes mais complémentaires: la satisfaction des attentes institutionnelles et individuelles et l’évolution du climat du travail dans les pays d’origine ».
Pour sa part, Mohamed Saïb Musette estime que l’enjeu de l’heure est de trouver « comment transformer les pays du Maghreb en pays attractifs des compétences et sortir du discours de désolation sur le phénomène de la fuite des cerveaux ». D’après Mohamed Saïb Musette, il faut accepter aujourd’hui « la mobilité des compétences dans une logique de trois gagnants: le migrant, le pays d’origine et le pays d’accueil, soit une migration circulaire », analyse-t-il en dernier lieu.