Gaz de schiste: Les citoyens d’In Salah refusent de se laisser achetés et maintiennent la mobilisation

Redaction

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Le Comité citoyen anti-gaz de schiste d’In Salah se fend d’un communiqué dans lequel il dénonce les dernières mesures décidées par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, lors d’un Conseil des ministres restreint consacré à la situation socioéconomique dans le sud et les Hauts-plateaux. Lesquelles mesures sont interprétées par les représentants des manifestants comme une énième tentative d’étouffer une revendication écologique par des appâts socioéconomiques et administratifs.

« Le pouvoir algérien ignore la revendication citoyenne d’arrêter le projet (d’exploitation) du gaz de schiste et poursuit sa politique des promesses mensongères en annonçant un développement (économique et social), jamais réalisé jusque-là depuis des lustres », dénonce le Comité citoyen anti-gaz de schiste d’In-Salah dans un communiqué rendu public dans la soirée d’hier mercredi 28 janvier 2015, en réponse aux mesures prises par le président de la République lors du Conseil des ministres restreint consacré la veille au développement du sud et des Hauts-plateaux.

Pour les rédacteurs du communiqué, à travers ces nouvelles promesses, qui viennent se greffer aux précédentes, le pouvoir veut anesthésier le peuple et s’accorder un nouveau sursis de plusieurs longues années. « Les pouvoirs publics, poursuit-on, continuent à confondre revendications et droits des citoyens ». « Ils considèrent toujours notre droit à une vie digne, à la justice sociale et au développement durable et équitable comme revendications », explique-t-on dans le communiqué.

Le Comité citoyen anti-gaz de schiste d’In Salah réitère, à l’occasion, son « unique revendication de l’heure » qui n’est autre que « la promulgation d’un décret présidentiel portant arrêt des opérations d’exploration, de recherches, d’essais et/ou d’exploitation du gaz de schiste à travers tout le territoire national ». Il invite ainsi l’Etat algérien à suivre la même démarche que celle des pays démocratiques ayant « respecté la volonté de leurs peuples en renonçant à l’exploitation de ce gaz pernicieux ». Et au comité de mettre sur le dos des autorités algériennes « l’entière responsabilité » des conséquences dévastatrices de ce « gaz maudit » sur la faune, la flore, les populations et l’environnement en général. Les représentants du mouvement de protestation contre le gaz de schiste n’épargnent pas pour autant les parlemenatires. Car, soulignent-il à juste titre, « les élus du peuple » ont donné leur feu vert à ce projet en adoptant (en 2013, ndlr) les amendements apportés à la loi relative aux hydrocarbures qui autorisent l’exploitation de ce gaz non conventionnel.

Se disant « conscient du poids de la responsabilité » qu’il porte, le comité réaffirme donc sa détermination à « maintenir toutes les actions de protestation jusqu’au renoncement à ce projet ».

A noter enfin que la marche quotidienne des citoyens d’In-Salah a eu lieu ce jeudi 29 janvier 2015, et le siti-in permanent à la « Place de la résistance et de l’union » est toujours maintenu devant le siège de la daïra, a-t-on appris de sources concordantes.