Ghardaïa / Benflis veut une réponse politique à la fitna

Redaction

 

Ali Benflis martèle encore une fois : l’Algérie fait face à une « vacance de pouvoir », qui serait, entre autre, responsable de la fitna à Ghardaïa.

Malgré le déploiement de milliers de militaires, un calme précaire règne sur la vallée du M’Zab depuis l’épisode meurtrier qui a secoué cette région du sud de l’Algérie au cours du mois de Ramadhan. Ces événements tragiques continuent de préoccuper les partis de l’opposition. Le bureau politique de Talaiou El Houriyet, la formation politique de l’ancien chef de gouvernement, Ali Benflis, qui s’est réuni ce samedi, a imputé la responsabilité au pouvoir public. Autrement dit, les violences à Ghardaïa sont moins une défaillance sécuritaire que politique, selon l’ancien chef du gouvernement. « Les développements tragiques dans la région de Ghardaïa sont la conséquence directe de la vacance du pouvoir et de l’état de carence institutionnelle qu’elle a entraîné qui ont mis les pouvoirs publics dans l’incapacité d’assumer l’intégralité de leurs responsabilités à l’égard de cette partie du territoire national qui vit un état de tension et de crise récurrent depuis plus de deux longues années », déclare Ali Benflis, dans ce communiqué.

Dans le même sens, le parti politique de l’ancien Secrétaire général su FLN estime aussi que «ce foyer de tension et de crise procède d’un déni de citoyenneté et d’un déficit de la représentation démocratique». D’où, selon Talaiou El Houriyet, «l’impérieuse nécessité d’un traitement politique de la crise que traverse la région de Ghardaïa». Un traitement politique, ajoute-t-on encore, «qui ne saurait se réduire à une approche exclusivement sécuritaire par laquelle la régime politique en place croit pouvoir se dispenser de ses responsabilités propres dans le règlement définitif et durable de cette crise».

Le RCD de Mohcine Belabbas, membre de la CNLTD, partage la même grille de lecture des évènements qui perturbent la vallée du M’Zab depuis deux ans. Lors de la réunion de son exécutif, tenue vendredi, le RCD a condamné « avec la plus grande fermeté les assassinats programmés et fomentés par des officines occultes dans le but d’entretenir d’autres abcès de fixation dans le sillage des luttes de clans ouvertes pour la succession de l’accaparement de la rente ».

Le RCD a profité de cette occasion aussi pour défendre son militant, l’ex-maire de Berriane, incarcéré. « Au-delà des dérives de la justice, la mise sous mandat de dépôt de l’ex-maire de Berriane, Nacerdine Hadjadj, secrétaire national à l’Aménagement du territoire du RCD, victime de harcèlements judiciaires depuis 2007, participe d’un choix qui consiste à livrer la région du M’Zab aux forces mafieuses et obscurantistes et maintenir la tension ethnique », dénonce le parti de Mohcine Belabbas dans son communiqué. Pour rappel, plusieurs militants de Ghardaïa, à l’image de Kameleddine Fekhar, ont été arrêtés suite à ces événements.

Elyas Nour