Gouvernement : Bouteflika fait le ménage et vire dix ministres

Redaction

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C’est officiel ! L’Algérie a un nouveau gouvernement. Après un immobilisme qui a duré pendant presqu’une année, le pouvoir  a décidé enfin de sévir. Malade, diminué, Bouteflika a surpris tout le monde en se débarrassant de plusieurs ministres emblématiques.

En effet, cette fois-ci, il ne s’agit pas d’un simple remaniement. Ce n’est plus un petit « lifting ». C’est bel et bien le grand ménage. Ni Dahou Ould Kablia, ni Mourad Medelci, ni Chérif Rahmani, ni Abdelaziz Ziari et ni Rachid Haraoubia. Ces ministres ont occupé des fonctions au gouvernement depuis plusieurs années. Certains sont au gouvernement depuis si longtemps que les Algériens se sont habitués à leur présence. C’est comme s’ils ont hérité de leur portefeuille ministériel de la part de leurs familles. En dépit de leur bilan catastrophique, ces ministres ont résisté auparavant aux divers remaniements. Désormais, les vents du changements étaient plus forts. 10 ministres ont été débarqués. 10 ministres qui occupaient des postes stratégiques comme Mourad Medelci et Dahou Ould Kablia. Des ministres qu’on a longtemps présenté comme étant des proches et intimes d’Abdelaziz Bouteflika.

Décidément, l’amitié ne dure pas et les affinités ne sont pas un critère politique à prendre très au sérieux. 10 ministres sont donc mis à la porte donc 5 sont issus du FLN, le parti historique au coeur des scandales de fraude et de corruption depuis l’élection de Saïdani à la tête de son appareil politique. Que s’est-il donc passé ? Est-ce l’heure du changement a sonné en Algérie ? Il ne faut certainement pas s’enthousiasmer car le gouvernement de Sellal II n’offre pas réellement des garanties de performance et de transparence. Deux anciens walis deviennent ministres alors que leur bilan à la tête de leur wilaya n’est pas forcément reluisant.  Des ministres cités dans des affaires de corruption et de détournements de deniers publics ont été maintenus à l’image d’Amar Ghoul. Ceci dit, ce remaniement demeure historique non seulement de part son ampleur, mais par sa dimension politique. Il survient à quelques mois de l’élection présidentielle. Un contexte politique ô combien important. Un contexte qui pourrait expliquer pourquoi un homme aussi important et puissant qu’Abdelmalek Guenaizaia a été viré. Tout indique enfin que nous assistons à une recompositions des rapports de force qui font l’architecture du régime algérien. Reste à savoir si Bouteflika sortira affaibli ou renforcé de ce nouveau épisode. Pour l’heure, il est encore tôt pour le savoir…