PORTRAIT. Farouk Chiali, une tête bien pleine et bien faite aux Travaux Publics

Redaction

Farouk Chiali ministre Algérie

Farouk Chiali est le nouveau ministre des Travaux publics. Une forte tête formée dans les meilleures écoles européennes.

On pourrait le surnommer « l’emmerdeur. » Dans le sens positif d’« empêcheur de tourner en rond. » Farouk Chiali, nouveau ministre des Travaux publics, est de ceux qui ne se laissent pas marcher sur les pieds. Ce ministère, il le retrouve huit ans après sa démission fracassante en 2005. A l’époque, il n’est qu’un cadre supérieur parmi tant d’autres. Un désaccord l’oppose à Amar Ghoul sur la construction de l’autoroute est-ouest. Sans plus attendre, il claque la porte. Le 11 septembre 2013, le voici revenu de la plus belle des manières, nommé ministre par Abdelaziz Bouteflika.

Né en 1945 – il a donc 68 ans -, Farouk Chiali est ingénieur polytechnicien, diplômé de l’école fédérale de Lausanne en Suisse. Il passe la quasi-totalité de sa carrière au ministère des Travaux publics, où il occupe différentes fonctions dont celle de directeur des Routes. En parallèle, il enseigne aussi l’économie des transports, à l’Ecole nationale des travaux publics (ENTP) au début des années 1990.

En 2005, Farouk Chiali quitte les Travaux publics. Direction les Finances. Il devient conseiller du ministre Mourad Medelci. Dans son périmètre : la Caisse nationale d’équipement pour le développement (CNED), créée en 2004. Dès 2007, Farouk Chiali en devient le directeur général.

A la CNED, il est chargé de valider les études des grands projets d’infrastructures. Objectif : accroître l’efficacité de la dépense d’équipement de l’Etat. Son portefeuille prend en charge 59 projets totalisant 4186 milliards de dinars. Farouk Chiali recroise la route de son ancien ministre Amar Ghoul et du dossier de l’autoroute est-ouest.

En 2011, le directeur général de la CNED n’hésite pas à révéler que « les mauvaises études de maturation ont souvent donné lieu à de mauvaises estimations des travaux à effectuer et des quantités des matériaux de construction nécessaires à la réalisation. » Et donc à des surcoûts et à des reports de délais de réalisation.

En février 2013, Farouk Chiali récidive. A mots couverts, il accuse les donneurs d’ordre d’amateurisme. Il déclare que « les surcoûts, les retards dans les délais de réalisation et les autres problèmes auxquels font face les maîtres d’ouvrage sont dus à une absence d’études préalables leur permettant d’appréhender l’ampleur de ces difficultés qui peuvent surgir en cours de route. »

Farouk Chiali se fait précis et technique. Il dévoile que 81 % des grands projets d’infrastructures lancés entre 2005 et 2009 et suivis par la CNED ont connu un surcoût de 1050 milliards de dinars. Soit 40% de plus que l’enveloppe budgétisée.

C’est donc peu dire que c’est un fin connaisseur des Travaux publics à qui échoit le ministère. Farouk Chiali, ou l’histoire de la revanche d’un homme intègre. Lors de sa passation de pouvoir avec Amar Ghoul, le nouveau ministre a insisté : la priorité de son département sera l’achèvement « dans les délais impartis » des projets routiers et autoroutiers en cours , comme l’autoroute est-ouest (1.216 km), les liaisons autoroutières nord-sud ainsi que les projets de pénétrantes ports-autoroute est-ouest.