PORTRAIT. Le chef d’état-major Ahmed Gaïd Salah verrouille la Défense de Bouteflika

Redaction

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Ahmed Gaid Salah ministre Défense

Nouvel entrant dans le gouvernement Sellal II, le général Ahmed Gaïd Salah devient vice-ministre de la Défense. Il vient seconder Abdelaziz Bouteflika, affaibli et malade, dans sa fonction de chef des armées.

Dans l’histoire de l’Armée Nationale et Populaire, Ahmed Gaïd Salah est un mythe. Dans les coursives du pouvoir depuis la nuit des temps. Ou presque. Difficile d’appréhender avec exactitude le parcours de cet homme mystérieux.

Première difficulté : retrouver sa date de naissance précise. Un portrait de Jeune Afrique le donne natif des années 1920. Le site français Atlantico mise sur 1936 quand le média algérien L’Expression fait remonter son premier cri à 1940. C’est cette dernière date qui est retenue par le Ministère de la Défense.

Dans sa jeunesse, Ahmed Gaïd Salah milite très tôt pour le mouvement nationaliste. Officiellement, il intègre le maquis à 17 ans. Dès la libération de 1962, il suit plusieurs cycles de formation, en Algérie d’abord, puis dans des académies de guerre soviétiques et françaises.

Ahmed Gaïd Salah assume à son retour plusieurs postes de commandant au sein du corps de bataille terrestre. En 1993, il est promu au grade de Général-Major. L’année suivante, il devient commandant des forces terrestres, ce qui, par tradition, fait de lui le successeur désigné du chef d’état-major de l’armée algérienne. Il attendra ce poste pendant dix ans.

En 2004, quand Mohamed Lamari fait valoir ses droits à la retraite, Ahmed Gaïd Salah le remplace. Âgé de 74 ans (ou plus), personne ne parie sur sa longévité à son poste. Une erreur.

Ahmed Gaïd Salah développe des partenariats avec plusieurs armées occidentales, soit dans le cadre de l’OTAN, soit dans un cadre bilatéral. Il accélère la modernisation des équipements et la professionnalisation de l’armée. Le 5 juillet 2006,  il est promu au grade de Général de Corps d’Armée. Côté récompenses, Ahmed Gaïd Salah est décoré de la médaille de l’ALN, la médaille de l’ANP 2ème chevron, la médaille du mérite militaire et la médaille d’honneur.

Une carrière sans esclandres ou presque. Le nom du chef d’Etat-major apparaît en 2010 dans un câble diplomatique révélé par Wikileaks, où l’ambassadeur américain à Alger, de l’époque,  indique que le programme anti-corruption de l’armée n’inquiète pas la haute hiérarchie. Ahmed Gaïd Salah est cité comme étant « peut être le fonctionnaire le plus corrompu de l’armée ».

Pilier du régime d’Abdelaziz Bouteflika, ce père de sept enfants est de ceux qui lui rendent régulièrement visite pendant sa convalescence. A Paris, comme à Alger.

Quelques mois après le retour au pays du président, Ahmed Gaïd Salah se voit consacré, sans doute une dernière fois : il entre au gouvernement en tant que vice-ministre de la Défense, en remplacement d’Abdelmalek Guenaizia. Mieux, Abdelaziz Bouteflika redécoupe les prérogatives de certains services de l’armée pour les confier à son ami chef d’état-major. Une sorte de reconnaissance pour services rendus à la mère patrie.

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