Grands chamboulements dans le corps diplomatique algérien

Redaction

Ambassade algerie

Immense. Le mouvement planifié ces derniers jours dans le corps diplomatique algérien est extrêmement vaste. Pas moins de 59 nouveaux ambassadeurs et 20 consuls auraient pris leur poste. Le ministre des Affaires étrangères a néanmoins tenu à préciser que les décisions officielles n’ont pas encore été annoncées par le gouvernement. 

Jamais un changement de telle ampleur n’avait touché l’appareil diplomatique depuis l’arrivée de Abdelaziz Bouteflika aux affaires en 1999. Et c’est la première fois que les personnes désignées sont -presque- toutes issues du monde diplomatique. Pis, tous les « politiques » qui étaient en poste dans plusieurs capitales ont tous été rappelés. C’est le cas de  Abdelkader Hadjar qui était à Tunis depuis tout juste un an, ou encore de Rachid Marif, ambassadeur à Rome et bien entendu Hamraoui Habib-Chawki, en poste à Bucarest, en Roumanie. Tous ces responsables, en plus de l’inamovible Abdellah Bali, longtemps ambassadeur aux Etats-Unis ont été rappelés. Le journal El Khabar a donné des détails parfois croustillants sur ce vaste chamboulement diplomatique.

Le profil des nouveaux ambassadeurs est sans doute des plus singuliers. On trouve ainsi des diplomates chevronnés, à l’image de l’actuel porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani, qui va être en poste à Rome, Abdelhamid Chebchoub, nommé à Tunis ou encore Halim Benatallah, ancien ambassadeur à Bruxelles et secrétaire d’Etat chargé de la communauté nationale à l’étranger, qui va remplacer Abdellah Bali à Washington.

Peu d’hommes politiques

Des noms de hauts cadres de l’Etat figurent également dans cette liste. Il s’agit du secrétaire général du ministère de l’Intérieur, Abdelkader Ouali, posté à Zagreb, en Croatie, ou encore Mokhtar Reguiegue, chef de protocole à la présidence de la République, nommé à Londres. Ce dernier était déjà ambassadeur à Rome. Le wali d’Alger, Mohamed-Kébir Adou, est nommé, quand à lui, Consul général à Paris. L’ancien ministre, Tidjani Salaouandji est lui aussi nommé ambassadeur en Suisse. D’autres cadres importants du ministère des Affaires étrangères ont été nommés consuls et consuls généraux. C’est le cas de Abdelaziz Sbaâ nommé à Casablanca. Il occupait le même poste à Montréal avant d’être rappelé à Alger. Ali Talaourar est lui aussi sommé à Marseille.

Contrairement aux précédents mouvements, celui de cet été a vu arriver trois femmes, dont une ambassadrice. Il s’agit de Latifa Benazza, nommée chef de poste à Ottawa, au Canada. Taoues Djellouli et Bahia Lebsir sont nommées Consules respectivement à Nanterre et Montpelier.

Pas encore de décision officielle selon Medelci 

Le ministre des Affaires Etrangères, Mourad Medelci, qui n’a pas nié l’existence de la liste, a démenti la prise de décision. « Le mouvement dans le corps diplomatique est décidé, conformément à la Constitution, par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Le Président n’a pas encore pris de décision (…) dans ce domaine », a-t-il déclaré ce dimanche matin lors d’une conférence de presse. « Je voudrais passer un message pour demander qu’on cesse de faire dans la rumeur et qu’on prenne le temps d’attendre que les décisions soient prises, et lorsqu’elles le seront, le ministère des Affaires étrangères, lui seul, pourra les communiquer de manière crédible et définitive », a ajouté le ministre, selon les propos rapportés par l’APS.

Essaïd Wakli