Des années après son gel, les autorités sont sur le point de réactiver l’attestation de qualité de moudjahid. L’information, donnée lundi à Annaba par le ministre des Moudjahidines, est passée inaperçue. Pourtant, le sujet vaut son pesant d’or.
Il y a de cela une vingtaine d’années et sans crier gare, le gouvernement avait décidé de suspendre l’attribution de la fameuse attestation de reconnaissance de la qualité de membres de l’ALN ou du FLN historique. Le gel, justifié à la fois par des considérations financières et politiques, a trop duré. Car, en vingt ans, des dizaines de vrais moudjahidine ont quitté ce monde sans avoir eu droit à la reconnaissance de la nation. Certains vivent également dans la précarité la plus totale.
Mais à coté de cela, des milliers de jeunes algériens ne comprennent pas comment se fait-il que 50 ans après l’indépendance, des Algériens demandent toujours l’attestation de reconnaissance de l’ancien maquisards. Pis, des citoyens, qui avaient en 1962 à peine une dizaine d’années, ont réussi à avoir la fameuse attestation d’ancien moudjahid. Car, faute de documents, c’est grâce à de simples témoignages que les commissions de reconnaissance établissent leurs procès verbaux.
Autre aberration : plus de 50 ans après l’indépendance, les dépenses du ministère des Moudjahidine ne cessent de progresser. Alors que, naturellement, c’est l’inverse qui doit se produire. Comment se fait-il qu’en 2015, le nombre de moudjahidine dépasse celui de 1962 ?
Essaïd Wakli