De graves chefs d’inculpation ont été prononcés par le parquet d’Alger à l’encontre de Hichem Aboud, directeur des deux publications, Mon journal et Djaridati. Selon un communiqué de presse, le parquet général près la cour d’Alger «a ordonné des poursuites judiciaires à l’encontre du concerné pour atteinte à la sécurité de l’Etat, à l’unité nationale et à la stabilité et au bon fonctionnement des institutions».
Le parquet évoque dans ces justificatifs, «les propos tendancieux tenus sur certaines chaînes d’information étrangères, dont France 24, par le dénommé Aboud Hichem, sur l’état de santé du président de la République selon lesquels il se serait dégradé allant jusqu’à déclarer que le chef de l’Etat serait dans un état comateux» et «l’impact négatif direct de ces rumeurs sur l’opinion publique nationale et internationale».
Le concerné a vu déjà, ce matin, les éditions du jour de ses journaux, saisis à l’imprimerie. Dans les deux «Une», Aboud avait annoncé que l’état de santé du chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, s’est nettement «détérioré» et qu’il est probable qu’il soit dans un état comateux. Il affirme aussi que le Président était rentré à Alger vers 3 h du matin. Le directeur de des publications affirme que c’est le Ministère de la communication qui l’a censuré. «Le ministère de la Communication nous a demandé de supprimer les deux pages de l’édition de dimanche consacrées à l’état de santé du président Bouteflika. Nous avons refusé l’autocensure», a-t-il déclaré à l’AFP. Bien évidemment, le parquet d’Alger n’a pas fait référence, dans son communiqué, aux journaux du concerné, mais à ses déclarations sur les chaînes étrangères. Pour dire que les autorités ne veulent pas que les Algériens se posent des questions sur l’état de santé de leur président, même si, celui-ci est hospitalisé en France depuis le 27 avril dernier.
Elyas Nour