Histoire de la Révolution/ Dahou Ould Kablia assume pleinement l’assassinat d’Abane Ramdane  

Redaction

Ce 1er novembre 2015 restera dans les annales de l’histoire contemporaine de l’Algérie. L’ancien ministre de l’Intérieur, Dahou Ould Kablia, et président de l’association des anciens du Malg (Ministère de l’armement et des liaisons générales), l’ancêtre des services secrets algériens, a, en effet, pleinement assumé l’assassinat d’Abane Ramdane, l’une des figures de proue de la Révolution. 

Dans un entretien accordé au quotidien arabophone Echorouk, aujourd’hui dimanche, Ould Kablia est allé jusqu’à justifier cet assassinat au nom de la « survie de la Révolution ». Abane Ramdane est décrit par cet ancien « malgache » comme un « homme dangereux », « orgueilleux » et « méprisant envers ses compagnons de guerre ». Abane Ramdane considéré par de nombreux historiens comme l’un des cerveaux de la Révolution de Novembre 1954 déstabilisait lutte pour l’indépendance, a accusé Dahou Ould Kablia, d’après lequel l’homme qui fut assassiné en 1958 n’avait « aucun militant ou sympathisant ».

Abane Ramdane serait donc un simple moudjahid incontrôlable parce qu’il était en total désaccord avec les autres dirigeants militaires du FLN, à en croire Dahou Ould Kablia. Ce dernier a confie, avec une légèreté déconcertante et sans aucune gêne, que sa liquidation a été nécessaire et a été décidée parce que Abane Ramdane divergeait avec les autres dirigeants révolutionnaires sur la conduite de la lutte armée.

« Abane Ramdane avait une perception différente de la gestion de la Révolution, il était en total désaccord avec les autres dirigeants militaires », a affirmé Ould Kablia.

En Algérie et même bien avant l’indépendance, celui qui n’était pas d’accord avec les dirigeants militaires était assassiné sans hésitation au nom de la sacro-sainte cohésion nationale, encore en vigueur aujourd’hui.

Ce sinistre aveu ne manquera pas de relancer le débat sur les dessous, encore méconnus, de notre glorieuse Révolution, qui pourraient expliquer, dans une grande mesure, les problèmes politiques actuels de notre pays.