Infographie. Les Algériens perçoivent leur propre pays comme instable et dangereux

Redaction

L’Algérie n’est pas un pays de paix pour les Algériens. Leur perception de la paix dans leur propre Etat, est très pessimiste d’après un rapport annuel élaboré par The Institute for Economics and Peace (L’Institut pour la Paix et l’économie) l’Algérie n’est pas un pays sûr pour ses propres citoyens. 

114e pays sur 162. L’Algérie affiche un bien mauvais bilan dans un classement. Cette fois-ci,  c’est son indice de paix qui fait d’elle l’un des derniers pays à assurer une stabilité et une sécurité dans le monde. Le think thank The Institute for Economics and Peace dresse un bilan très exhaustif pour dans son index annuel de la paix dans le monde pour 2014. Ce groupe de réflexion a développé une carte interactive qui classe champ par champ le niveau de sécurité et de stabilité dans chaque pays. Pour cet index de la paix dans le monde, différents critères ont été retenus : le degré de sécurité dans la société civile, le niveau de militarisation, ou encore les conflits internes et extérieurs.

Trop de surveillance, mais trop d’insécurité

L’Algérie n’est pas présentée comme le pays le plus sûr dans le monde, ni même sur le continent africain. Mais attention il ne faut pas s’y méprendre, il est intéressant de se pencher sur chaque critère. Ce qui plombe la note de l’Algérie est surtout l’image qu’elle dégage. Par exemple sa note la plus élevée, et donc la plus négative concerne celle de la perception la criminalité dans la société. Avec un 4/5, ce qui signifie que la criminalité est importante aux yeux des Algériens. Ce qui inquiète les citoyens est aussi l‘importante présence d’agents de sécurité (3/5) ou encore les manifestations violentes (3/5) qui en Algérie arrivent fréquemment. On a pu le voir ces derniers mois avec des débordements lors de manifestations anti-4eme mandat, ou les dépassements policiers lors de la célébration du printemps berbère à Tizi-Ouzou.

Autre critère qui dévalorise le niveau de paix en Algérie : l’instabilité politique. Pourtant, le pays vit sous depuis plus de 15 ans sous la présidence d’un même homme, Abdelaziz Bouteflika. Mais il semblerait que ce n’est pas suffisant de maintenir une même République avec un même Président. Le manque d’alternance, des élections contestées, une opposition politique qui a peu de place dans la société algérienne sont autant d’arguments qui dégradent l’image du pays au niveau national comme international.

En outre, l’activité terroriste est également une raison récurrente dans l’insécurité du pays. Le pays continue à lutter contre la menace terroriste à l’intérieur de l’Algérie comme à ses frontières. La prise d’otages de In Amenas, ou plus récemment l’attentat contre onze militaires dans la wilaya de Tizi-Ouzou laisse penser que l’Algérie n’a pas acquis une totale stabilité. Enfin les situations politiques des voisins de l’Algérie ces trois dernières années, ont fragilisé la région et donc nos frontières. En revanche, ces derniers qui sont plus soumis à des troubles internes, ont une perception de leur stabilité moins pessimiste que l’Algérie. La Tunisie, le Mali, le Maroc, sont plus rassurés par la situation nationale. Seule la Libye, qui vit pourtant d’importants événements, et doit faire face à une insécurité très forte sur son territoire, obtient la même note que l’Algérie. Seulement ces pays se concentrent plus sur les conflits nationaux et internationaux, et vivent moins mal la présence policière et militaire dans leur pays.