Le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, débarquera la semaine prochaine, les 2 et 3 avril, à Alger en pleine campagne électorale, indique ce mercredi le ministère des Affaires étrangères algérien. Le chef de la diplomatie américaine, qui se trouve actuellement en Jordanie, discutera avec son homologue algérien, des questions sécuritaires et stratégiques liées à la région, a annoncé la porte-parole de Kerry, citée par l’AFP.
John Kerry doit y co-présider le « Dialogue stratégique » avec son homologue algérien Ramtane Lamamra, a précisé ce mercredi Jen Psaki, porte-parole du département, dans un communiqué, cité par l’AFP. La rencontre aura finalement lieu les 2 et 3 avril prochain à Alger.
Ce dialogue, lancé en 2012, « couvre un large éventail de questions bilatérales et régionales, y compris les développements politiques et en matière de sécurité, le développement des liens économiques et le renforcement de la société civile », a-t-elle expliqué. Au lendemain de sa visite algéroise, John Kerry devra se rendre au Maroc pour les mêmes raisons.
Le chef de la diplomatie américaine devait venir en Algérie en décembre 2013. La visite avait été reportée à la dernière minute à cause notamment de l’avancée des négociations sur le nucléaire iranien qui se déroulaient à Genève. John Kerry s’est rendu, en février, en Tunisie pour y soutenir les autorités de transition après l’adoption de la nouvelle constitution.
La visite de John Kerry en Algérie soulève des questions. D’autant plus qu’elle intervient en pleine campagne électorale. Si elle est prévue de longue date, cette virée ne soulève pas moins des questions sérieuses. Louisa Hanoune est la première personnalité politique à s’exprimer sur la question. Pour la secrétaire générale du PT, candidate à la présidentielle, la visite du chef de la diplomatie américaine est « une provocation ». Certains avancent que cette visite est un soutien au système en place. En 2012, l’ancienne secrétaire d’Etat, Hillary Clinton, s’était déjà rendue en Algérie. Elle avait été reçue comme un chef d’Etat par Abdelaziz Bouteflika qui lui avait offert un dîner d’Etat.
Essaïd Wakli