Avertie lundi par l’Autorité algérienne de régulation de l’audiovisuel, l’équipe de l’émission satirique et impertinente « Jornan El-Gosto » n’envisage pas d’arrêter de tourner en dérision les personnalités publiques algériennes, y compris les responsables politiques.
« On va répondre à notre manière ce soir à l’avertissement verbal de l’Autorité algérienne de régulation de l’audiovisuel », prévient d’emblée Abdelkader Djeriou, scénariste de « Jornan El-Gosto », le programme satirique qui fait un tabac chaque soir sur la chaîne KBC. Leur manière ? Grimer l’un des acteurs de la bande en Miloud Chorfi, le président de l’Autorité algérienne de régulation de l’audiovisuel.
Trois jours après la convocation du directeur de la chaîne El Khabar TV par l’Autorité algérienne de régulation de l’audiovisuel, la bande de « Jornan El-Gosto » ne compte donc pas tempérer ses ardeurs, en attendant que le nuage passe. « Il en va de notre crédibilité. Nous sommes connus pour notre côté engagé, notre humour satirique. Nous n’allons pas reculer parce que nous avons été avertis verbalement », explique sans concession Abdelkader Djeriou, contacté ce mercredi 1er juillet par la rédaction d’Algérie-Focus.
Pour lui, les accusations de l’Autorité de régulation ne sont pas fondées, car le programme télévisé, inspiré de « Groland », l’une des émissions de Canal +, n’a jamais dépassé les limites. « Les répliques sont rédigées en fonction d’un code déontologique propre à l’équipe », affirme le scénariste de « Jornan El-Gosto ». « Nous n’avons jamais touché aux symboles de l’Etat comme il nous l’a été reproché. Oui, nous parlons des personnalités publiques car elles sont critiquables. Nous partons toujours de faits réels, d’une revue de presse. Mais nous ne nous attaquons jamais à leur vie privée et nous ne nous moquons jamais de la maladie du président Bouteflika », soutient Abdelkader Djeriou. Et de déplorer : « Au lieu de sévir du jour au lendemain contre une émission ou une chaîne télévisée, l’Autorité devrait avant toute chose éditer une charte. Cela fait plus de quatre ans qu’il y a des chaînes privées en Algérie, mais on ne s’est toujours pas organisé, on n’a toujours pas mis de l’ordre dans le milieu. On n’a aucune visibilité de ce qui est permis ou pas ».