Beaucoup de spécialistes se sont exprimés sur l’enlèvement du ressortissant français Hervé Gourdel par un groupe terroriste nommé « Jounoud El Khilafa ». Certains d’entre eux affirment que ce groupe terroriste est beaucoup plus motivé par l’argent que par un quelconque extrémiste religieux.
« Il s’agit de criminels davantage que de groupes qui se battent pour la religion », a estimé dans une déclaration Eric Denécé, chercheur au Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R). Interrogé par l’Agence France-Presse, Éric Denécé a expliqué que ce groupe, appelé « Jounoud El Khilafa », est une branche dissidente d’Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) qui a récemment prêté allégeance à l’organisation État islamique (EI) « parce qu’elle trouvait probablement qu’AQMI n’était plus assez actif ».
Selon le même spécialiste, « l’organisation État islamique a beaucoup d’argent et en distribue à tous les groupes qui les rejoignent, voire même en paient certains pour qu’ils basculent dans leur camp ». D’où la volonté de « Jounoud El Khilafa » de « donner des gages », ajoute, de son côté, Jean-Charles Brisard, spécialiste des questions liées au terrorisme. C’est ce qui explique, entre autres, ce kidnapping. « Il existe des dizaines de groupes de ce type en Algérie, qui font partie de ce que l’on pourrait appeler les scories du Groupe islamique armé (GIA) », indique Alain Chouet, ancien cadre de la DGSE, les renseignements extérieurs français, qui ajoute que « ces groupes survivent en rackettant les paysans du coin ».
Les spécialistes laissent donc entendre que leur concitoyen pourrait être libéré en échange d’une rançon.
À noter, en dernier lieu, que dans une vidéo diffusée sur Internet, les ravisseurs de Hervé Gourdel ont demandé au Président français, François Hollande, d’abandonner les frappes contre les bases de l’État Islamique en Irak.
Elyas Nour