Jours sombres pour la liberté d’expression en Algérie/Une nouvelle émission satirique arrêtée par la gendarmerie et le nouveau siège d’El Watan encerclé

Redaction

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En ce mois sacré de Ramadhan, la liberté d’expression en Algérie vit ses jours les plus sombres. Après l’arrestation et la mise sous mandat de dépôt de Mehdi Benaïssa, le directeur de la chaîne de télévision KBC et de NessProd, une filiale du groupe CEVITAL, les forces de sécurité s’en prennent, cette fois-ci, au quotidien francophone El-Watan. 

Dans la nuit du jeudi au vendredi, un dispositif impressionnant de la police algérienne a été déployé autour du nouveau siège de ce quotidien réputé pour ses positions hostiles au 4e mandat d’Abdelaziz Bouteflika et à son gouvernement.  « Le nouveau siège du quotidien El Watan à Alger est encerclé, en ce moment,  par un important dispositif policier.  Les forces de police ont fermé l’entrée et ont encerclé l’immeuble. Le directeur du journal, Omar Belhouchet, qui s’est déplacé sur les lieux n’a pas obtenu d’explications de la part des policiers. Ils se sont contentés de dire qu’ils ont reçu des instructions », confirme-t-on à ce propos sur le site internet d’El Watan.

Au même moment, la chaîne de télévision KBC, dont le rachat par le groupe CEVITAL de Rebrab a été gelé par la justice, a subi un autre assaut de la part des forces de la Gendarmerie nationale qui sont intervenues au niveau du studio de l’émission satirique « Ness Estah », situé à Mahelma (Alger), pour leur interdire de poursuivre le tournage de leurs épisodes diffusés chaque soir depuis le début de ce Ramadan sur KBC.  L’un des membres de l’équipe de cette émission satirique, Kamel Abdat, a résumé en ces mots le sort qui a été réservé à leur émission par les forces de la gendarmerie :

« Le pouvoir algérien,indigne et mafieux,dans une dérive totalitaire dangereuse vient de nous retirer l’autorisation de tournage de « Nass Estah »,programme de dérision politique et sociale. Notre producteur Mehdi Benaissa est en prison pour une sombre affaire d’autorisations de tournages. Attéré et en colère,je me tourne vers vous cher public,amis et citoyens soucieux de l’avenir de leur pays,pour soutenir notre combat pour la liberté d’expression et de pensée. Vive la liberté et à bas la dictature.Nass estah toujours debout ».