La fin du rassemblement dans le sud de l’Algérie ne signifie pas la fin de la contestation. Les habitants et militants du sud ont donné la chance au dialogue avec le gouvernement mais au moindre faux pas, ils se disent prêts à relancer les mouvements pour défendre leurs droits.
Dans un entretien accordé au quotidien en ligne TSA, Tahar Belabès, initiateur de la manifestation de Ouargla qui a eu lieu le jeudi 14 mars a fait le point sur la position actuelle et l’organisation des habitants du sud qui ont participé aux différents mouvements contre le gouvernement. Le militant a expliqué que désormais l’heure était au dialogue. La balle est donc dans le camp du gouvernement, qui malgré sa récente instruction privilégiant la main-d’œuvre des wilayas du sud dans les embauches des entreprises de cette même région, est attendu au tournant par les Algériens du sud. Ils attendent des gestes plus forts et concrets et une véritable écoute de la part du gouvernement.
« Nous allons accorder un délai de quelques jours aux autorités pour ouvrir un dialogue direct. Nous voulons discuter avec les représentants du pouvoir réel. Avec ceux qui décident. Car on sait très bien que les mesures annoncées ne peuvent pas être appliquées du jour au lendemain. Ce délai n’excédera pas quelques jours car on n’a plus de patience », a précisé Tahar Belabès.
Dialogue sous conditions
Les négociations sont donc ouvertes, mais ne dureront pas éternellement. La patience des militants a atteint ses limites, il est temps, d’après Tahar Belabès d’appliquer les réformes promises. « Nous sommes toujours en train de discuter autour du sujet. Nous voulons des garanties. Et puis, il n’y a pas que les militants de Ouargla qui devraient y participer mais tous ceux qui sont issus des régions du Sud », précise-t-il.
Les actions militantes ont cessé le temps de donner une chance à ces discussions. Mais après l’impact de la marche de Ouargla, les militants ne sont pas encore prêts à déposer les armes. « Nous avons organisé il y a quelques jours une marche vers Hassi Messaoud, un rassemblement aujourd’hui et peut-être un sit-in ouvert prochainement à la Place de la mairie qu’on a appelée place Tahrir. On ne va pas faire marche arrière. On pourrait également opter pour une action symbolique. On sortira tous de la ville. Comme si on est condamnés à vivre comme des bédouins et non des citoyens avec des conditions de vie primitive », a promis Tahar Belabès.