Aveu de la DGSN/ De nombreux Algériens arrêtés arbitrairement durant la décennie noire

Redaction

Pour la première fois, un haut responsable des services de sécurité reconnaît publiquement les exactions commises durant les années 90. Devant les députés de la commission des affaires étrangères, de la coopération et de la communauté algérienne à l’étranger de l’Assemblée populaire nationale (APN), le sous-directeur de la police des frontières, le commissaire divisionnaire Hamid Senour a avoué que durant la décennie noire, de nombreux Algériens innocents ont été arrêtés au niveau des ports et aéroports faute de vérification pertinente de leur identité.

Ce haut responsable de la DGSN a expliqué que « durant les années du terrorisme, les postes de police étaient, en raison de l’urgence, contraints d’envoyer les listes nominatives des individus recherchés sans vérification de leur identité ». Cela signifie clairement que des personnes innocentes se sont retrouvées interpellées ou emprisonnées alors qu’elles n’avaient aucun lien avec des organisations terroristes. Le commissaire divisionnaire n’a pas voulu révéler de chiffres à propos de ces personnes arrêtées arbitrairement. Mais il a reconnu que des policiers au niveau des postes frontières se basaient souvent sur l’homonymie (deux noms de famille qui ont  la même forme orale et/ou écrite) pour procéder à l’arrestations  de personnes innocentes.

Il aura fallu attendre que la police algérienne s’adapte aux progrès technologiques pour qu’ils ne se basent « plus sur cet élément dans leurs investigations », confesse le responsable de la DGSN, dont les propos sont passés étrangement inaperçus. Au-delà des années 90 et de la problématique du terrorisme, plusieurs personnes ayant fait l’objet de poursuites en dépit de la cessation des poursuites ont été arrêtées au niveau de nos frontières. Là aussi, le commissaire divisionnaire a tenté de rassurer en soulignant que la police vient, désormais, d’avoir « accès à la liste actualisée des personnes recherchée et celles qui ne font plus l’objet de poursuites ».