La France demande à l’Algérie d’être «capable aussi de faire des gestes»

Redaction

«Nos amis algériens ne souhaitent pas qu’on rentre dans ce type d’instrument juridique. Ils veulent un partenariat stratégique avec nous et c’est aussi notre approche ». Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius,  a donné ainsi l’avant-goût de ce que sera la visite, début décembre, de François Hollande en Algérie.

Le chef de la diplomatie française qui s’est exprimé, ainsi, ce matin sur les ondes de la radio Europe 1, a mis fin aux espoirs de voir le président français prononcer le repentir de son pays sur les crimes coloniaux. Plus que cela, le ministre français semble également signifier que le rêve du « traité d’amitié », impulsé en 2003 par Jacques Chirac et Abdelaziz Bouteflika, semble être dépassé. La France envisage désormais un « partenariat stratégique ».

Avant Laurent Fabius, le ministre français délégué aux anciens combattants, Kader Arif, a lui aussi indiqué, dans un entretien au journal dominical Le Journal de Dimanche, qu’il souhaitait que le contrat qui sera signé lors de la visite de François Hollande s’appellera « Traité d’amitié ». Fabius a corrigé le tir : « je pense que ce concept ne sera pas retenu », a-t-il dit.

Contrairement aux appels à la repentance, Kader Arif, lui, préfère plaider la cause des Harkis. « Il est inacceptable par exemple que nos compatriotes harkis ne puissent pas se rendre dans le pays de leur ancêtres ou, pour ceux qui le souhaitent, y être enterré, a indiqué le ministre délégué. Nous avons abordé cette question avec nos amis algériens et nous avons compris qu’il y avait une volonté d’ouverture de leur part à ce sujet. », a dit Arif, lui-même fils de harki.

« Il faut qu’avec l’Algérie nous puissions tourner la page ensemble, ce qui signifie que les Algériens soient eux aussi capables de faire des gestes, ce qui ne pourra qu’avoir une incidence positive pour les Français d’origine algérienne ou les Algériens vivant en France. Chaque fois qu’on peut regarder l’Histoire en face, on se grandit », a-t-il encore précisé. Il s’est dit par contre opposé à l’idée de la repentance.

Essaïd Wakli