L’aggravation de la situation sécuritaire en Tunisie et la persistance de l’instabilité politico-sécuritaire en Libye met l’armée algérienne dans une situation d’alerte maximale.
Depuis l’assassinat, dimanche, des militaires tunisiens à la frontière avec l’Algérie, les unités de l’Armée nationale populaire ont redoublé de vigilance. Selon des correspondants locaux de la presse, pas moins de 500 véhicules blindés surveillent le tracé frontalier allant d’El-Oued jusqu’à la Méditerranée. Six hélicoptères militaires, de type Augusta Westland 109 LUH, de l’unité aérienne de la gendarmerie aux côtés de celle de l’aviation composée de trois avions de chasse à vision nocturne, n’ont pas coupé les réacteurs de toute la nuit. «Cette unité aérienne survolera les quatre villes frontalières allant d’El Tarf jusqu’à El Oued. Au minimum six hélicoptères de dernière génération type Augusta assureront également une couverture aérienne et l’accompagnement des unités terrestres dans leurs missions de contrôle et d’intervention sur le tracé frontalier Est», explique une source proche du commandement de la Gendarmerie nationale, au journal El Watan dans son édition de mercredi.
Pour renforcer cette surveillance, le Général de Corps d’armée, Ahmed Gaïd-Salah effectue, aujourd’hui, à Constantine une visite destinée à s’enquérir de la mobilisation des troupes dans la région Est. Avant-hier, le chef d’Etat-Major de l’Armée était à Illizi pour les mêmes besoins.
La tâche de l’ANP est d’autant plus difficile que de l’autre coté de la frontière, il est difficile de trouver un vis-à-vis. Car, si elle st animée par une bonne volonté, l’armée tunisienne n’a ni l’expérience ni les moyens nécessaires pour faire face à des terroristes de mieux en mieux armés et de plus en plus nombreux. Au Sud, la Libye n’est plus qu’un grand one man’s land rempli d’armes de toute sorte. Chose qui ne permet pas la construction d’une véritable armée. C’est aussi en Libye que prolifèrent les groupes terroristes qui traversent la frontière Nord pour se retrouver en Tunisie.
Selon certaines sources sécuritaires, la coopération sécuritaire entre l’Algérie et la Tunisie se limite, jusque-là, aux renseignements. Cela est-il suffisant ?
Essaïd Wakli