La parité entre homme et femme est « contraire aux valeurs de la société algérienne » selon un leader islamiste

Redaction

Chassez le naturel, il revient au galop ! S’ils donnent des signes de « modernité », certains islamistes reviennent vite à leur nature d’origine. C’est le cas de Abdelmadjid Menasra, président du parti islamiste « Front de changement » qui n’a visiblement pas d’autres causes à défendre que de s’en prendre à de petits espoirs d’ouverture de la société.

Lors d’un meeting animé ce week-end à Boumerdès, une ville située à 50 km d’Alger, l’ancien cadre du Hamas, version Nahnah, s’est violemment attaqué à la volonté des pouvoirs publics de donner un statut d’égale à la femme algérienne. Il a attaqué un article dans la mouture de la future constitution que propose le chef de l’État qui porte sur un objectif de parité entre les hommes et les femmes dans les assemblées élues. « L’article est contraire aux constantes et aux valeurs de la société algérienne et contredit même le code de la famille », a-t-il dit. « Nous ne sommes pas contre l’égalité entre les deux sexes dans le domaine politique, mais nous n’accepterons pas qu’il y ait de parité entre eux au sein de la famille », a-t-il déclaré depuis Boumerdès.

Pire encore, lorsqu’il s’agit de l’officialisation de tamazight, Abdelmadjid Menasra se montre particulièrement haineux et oublie que ce dossier fait partie des problèmes qui doivent être réglés. « Moi, je pense que son officialisation fera l’affaire de la langue française », a-t-il indiqué. Lui qui parlait quelques minutes auparavant d’un dialogue sans exclusion, exclut de fait des millions d’Algériens qui veulent voir leur langue reconnue comme toutes les autres langues pratiquées dans ce pays.

Ce discours d’Abdelamdjid Menasra prouve encore une fois que les islamistes algériens sont très loin de la modernité dont ils se proclament. Pis, Menasra prouve une nouvelle fois que cette mouvance politique reste toujours rétrograde et ne veut prendre de la démocratie que l’arithmétique qui les mènera probablement au pouvoir. Pour le reste, il faut toujours se « référer » aux valeurs qui sont en tous cas contraires aux valeurs universelles de liberté et de justice.

Essaïd Wakli

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