L’Algérie grogne. Depuis quelques jours, les différentes régions du pays connaissent différents mouvements de protestation. Le fait n’est certes pas nouveau. Mais la concomitance de ces protestations et l’effet contagion mérite d’être soulignée.
Après la «grande manifestation» d’Ouargla le 14 mars dernier, les jeunes chômeurs ont organisé d’autres mouvements dans d’autres régions du pays. Comme une boule de neige, la protesta a gagné Tamanrasset, Laghouat et, pour la première fois, la ville de Tindouf. Dans cette dernière localité, connue pour être une ville-garnison, le fait est tellement rare qu’il a été couvert même par la télévision publique. Le même scénario de manifestation pour dénoncer le chômage s’est produit à Arzew, dans la wilaya d’Oran. Cette ville abritée, tout comme les villes du Sud, un complexe pétrochimique.
Pour d’autres raisons, les villes de Constantine, El Bayedh et même Béjaïa, ont connu des marches et heurts entre jeunes et policiers. Fait insolite, tout de même, à Akbou, ce sont les éleveurs de volaille qui sont sortis dans la rue pour dénoncer la… baisse du prix des viandes blanches.
Loin de se calmer, la rue continuera encore à se faire entendre. La semaine prochaine, ce sera autour de Laghouat et Ouargla de connaître de nouvelles manifestations. Ce sera le 23 mars prochain. Des appels ont été lancés dans ce sens sur les réseaux sociaux. Les raisons sont les mêmes : maintenir la pression sur les pouvoirs publics afin de trouver des solutions pour le problème de chômage. Si, jusque-là, les manifestations ont été calmes, rien n’indique que les mouvements ne vont pas se radicaliser. Surtout que les réponses du gouvernement semblent être insuffisantes.
Essaïd Wakli