Le sous-directeur chargé de la lutte contre la contrebande à la direction générale des douanes (DGD), Henad Rezki, a donné, jeudi, dans une déclaration faite à l’agence d’information officielle, APS, un aperçu sur la «stratégie» adoptée par le gouvernement pour lutter contre la contrebande du carburant.
Une stratégie adoptée apparemment, selon ce sous-directeur, le 4 juillet dernier à l’occasion de la tenue d’un conseil interministériel consacré à cette question. «Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui a présidé ce Conseil interministériel a ordonné une série de mesures à l’institution douanière et aux services de sécurité pour renforcer le contrôle dans les zones frontalières concernées par ce fléau», a indiqué Henad.
Pour rappel, le Ministre de l’énergie et des mines, Youcef Yousfi, a indiqué, le 22 juillet dernier que 1,5 milliers de litres de carburants sont «détournés» à l’extérieur du pays. Le plus gros va vers le Marco, à l’Ouest, et la Tunisie, à l’Est. Ainsi, le Premier ministre a demandé aux différents services de sécurité et aux douanes de «coordonner» leurs actions afin de couvrir au maximum cette très grande superficie, des frontières qui s’étendent sur 6000 kilomètres. «C’est une utilisation rationnelle des effectifs de la DGSN, des gardes frontières (GGF), et des douanes qui a été recommandée par le gouvernement pour resserrer l’étau sur les contrebandiers», a déclaré le sous-directeur. Citant l’institution auquel il appartient, celui-ci a indiqué qu’au total, 17 brigades mobiles, avec 540 éléments, assureront la couverture des frontières Ouest, alors qu’à l’Est il y a 9 brigades avec 217 douaniers.
Le responsable a ajouté que pas moins de 3000 autres agents douaniers, qui recevront une formation paramilitaire, précise-t-il, seront recrutés pour travailler dans les 79 postes douaniers situés aux frontières. Des effectifs qui opéreront, donc, en étroite collaboration avec les autres services de sécurité. Par ailleurs, une instruction a été donné pour les douaniers, policiers et gendarmes afin de saisir systématiquement tous véhicules disposant d’un double réservoir. A cet effet, les directions des mines ont été instruites de «ficher» tous les particuliers qui, dans le cadre du contrôle technique, présentant un véhicule doté d’un second réservoir. Les propriétaires de ce genre de véhicules se verront également «renvoyés» des stations de services puisque ces dernières seront instruites de ne plus servir du carburant pour les véhicules disposant d’un double réservoir.
Par ailleurs, il est fort à parier que des policiers ou gendarmes seront postés au niveau des stations situées dans les wilayas frontalières. En dernier lieu, en coordination avec le Ministère de l’agriculture, les services de sécurités et les douanes vont enquêter sur les agriculteurs qui achètent de grandes quantités de carburant (gasoil) pour les revendrent aux contrebandiers. Les autorités estiment, par ces mesures, freiner, au moins un peu, ce trafic. Rien n’a été, par ailleurs, dit sur les complicités dont bénéficient les contrebandiers à différents niveaux. Sinon, comment peut-on faire sortir du pays un milliers et demi de litres de carburant ? Ce n’est sûrement pas dans des jerricans…
Elyas Nour