Une guerre intestine ronge le courant salafiste algérien. La récente agression israélienne contre Gaza a creusé l’écart qui sépare les différentes mouvances salafistes présentes en Algérie.
Les représentants de ces mouvances qui se disputent le contrôle des mosquées et des lieux de culte s’entredéchirent et se donnent en spectacle dans la presse et sur les réseaux sociaux. La raison ? La mouvance radicale, conduite par Abdelfettah Hamadache, accuse les partisans du Cheikh Ferkous, une autre figure emblématique du salafisme algérien, de n’avoir pas dénoncé les massacres de l’armée sioniste commis contre les palestiniens. Cheikh Hamadache, connu pour ses prêches radicaux, accuse ses rivaux d’avoir « trahi la religion de Sidna Mohammed QSSSL » par leur silence complice face aux crimes israéliens, dit-il dans une déclaration rapportée par le quotidien arabophone Echourrouk. Hamadache va jusqu’à traiter les autres leaders salafistes de «Harkis qui sont à la solde des pays du Golfe ». Le groupe de Ferkous, Abdelmadjid, Bouchama, et Abdelghani Aouissat est, selon toujours Cheikh Hamadache, manipulé par les ambassades des pays du Golfe à Alger.
Mais ce qui est le plus intrigant dans cette affaire, c’est l’expansion dans cette polémique salafiste à des associations et des organisations proches des autorités, comme l’association des Oulémas Algériens ou le Haut Commissariat Islamique. Des organisations qui doivent, en principe, se garder de prendre part à telles polémiques entre des mouvances religieuses considérées comme dangereuses par les responsables du ministère des Affaires Religieuses.
Quoi qu’il en soit, cette polémique aura permis de révéler aux Algériens le véritable visage des salafistes. Ces derniers sont très habiles à crier au scandale lorsqu’il s’agit du désir des Algériens de s’émanciper des traditions, mais se murent dans un étrange silence lorsque les enfants d’un peuple musulman meurent assassinés sur des plages.
Avec Arezki IBERSIENE