Depuis une dizaine de jours, l’Algérie abrite trois émirs du groupe islamiste malien Ansar Dine. D’autres leaders de ce groupuscule pourraient les suivre.
Chassés par l’intervention militaire franco-africaine, c’est en Algérie que les membres du groupuscule, qui contrôlait le nord du Mali depuis 2012, trouvent refuge. Selon nos confrères d’El Watan, trois émirs du groupe islamiste malien Ansar Dine, littéralement les Défenseurs de l’islam, se sont réfugiés depuis dix jours dans l’extrême sud de l’Algérie, dans la région de Tamanrasset. Il s’agit de l’émir Wathik, de son vrai nom Abderrahman Gouli, de l’émir Abou Abida, alias Mourabiti Ben Moula, et d’Athman Ag Houdi, un cousin de Iyad Ag Ghali, chef d’Ansar Dine, indique le quotidien El Watan.
C’est après « plusieurs semaines de négociations entre les services de sécurité algériens et la direction d’Ansar Dine » que les trois hommes ont été autorisés à entrer en Algérie, précise le journal en citant une source sécuritaire. Selon cette même source, ils ont obtenu « des garanties pour ne pas être poursuivis par Alger, sauf si leur implication dans des crimes contre l’humanité était prouvée ».
Bientôt l’arrivée du chef suprême?
Et ces trois émirs ne seraient pas les seuls à s’exiler en Algérie. Le porte-parole du groupe islamiste qui a fait allégeance à Al Qaida, Senda Ould Boumana, s’est rendu à l’armée algérienne après avoir marché plus de 80 km pour rejoindre la ville de Bordj Badji Mokhtar. L’Algérie, qui oeuvre pour une solution politique entre les islamistes, Bamako et Paris, envisage également d’accorder l’asile politique au chef d’Ansar Dine, Iyad Ag Ghali, à condition qu’il dépose les armes et renonce à son soutien à Al Qaida, Tawhid et au Jihad.