Le chef touareg Mahmoud Guemama, député du FLN de la Wilaya de Tamanrasset, s’est prononcé contre toute intervention étrangère au nord du Mali, estimant que l’Algérie et notamment les touaregs seront les premiers visés dans cette opération.
Mahmoud Guemama estime que « ce que les Etats-Unis et la France demandent va causer beaucoup de problèmes». L’information a été rapportée par El-Khabar et reprise par le quotidien français Le Monde. Le chef touareg estime qu’à travers l’intervention c’est l’Algérie qui est visée, car les touaregs ont des liens familiaux et tribaux qui s’étalent sur tout le territoire qui se situe entre l’Algérie, le Mali et le Niger. Ils sont plus de 50 000 touaregs à vivre sur ce territoire, souligne la même source.
«Nous sommes davantage préoccupés par les villes algériennes du Sahara, que par le nord du Mali», explique Mahmoud Guemama, précisant qu’on ne peut connaître la fin d’une intervention militaire. «la Libye en est un très bon exemple», souligne-t-il.
C’est pour cette raison que les chefs touaregs de la vaste région de l’Haggar (région située à la frontière malienne) demandent à l’état algérien de ne pas s’impliquer dans une intervention militaire, en privilégiant le dialogue à la force, a-t-il souligné.
Cette intervention militaire qui prend de plus en plus forme, et que souhaite notamment la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), vise à libérer le nord du Mali des groupes radicaux. Les Etats-Unis et la France sont prêts à fournir l’aide logistique nécessaire.
Quant à l’Algérie, elle a toujours redouté la déstabilisation de son territoire. C’est la raison pour laquelle elle a accepté récemment de tolérer une intervention africaine à ses frontières, mais sans toutefois y participer.
I.C