L’Algérie bloque la publication d’un rapport onusien sur la corruption dans le pays. C’est ce que révèle, ce mardi, le quotidien arabophone El Khabar qui s’appuie sur des déclarations de Djillali Hadjadj, porte-parole de la section algérienne de l’ONG Transparency International et président de l’association algérienne de lutte contre la corruption (AACC).
Il s’agit plus précisément d’un compte rendu d’une enquête relative à l’application par l’Algérie de la convention internationale de lutte contre la corruption qu’elle avait signée. Les deux experts, l’un européen et l’autre africain, signale-t-on, ont séjourné en Algérie au cours du mois de mai dernier. Ils ont rencontré plusieurs responsables algériens. Néanmoins, rien n’indique, relève le militant algérien de lutte contre la corruption, que les experts onusiens ont rencontré des membres de la société civile.
En tout cas, selon Djillali Hadjadj, l’Algérie a refusé que ce rapport soit rendu public. Les responsables du pays ont, par ailleurs, accepté qu’un résumé seulement soit diffusé publiquement. Ces derniers ont-ils des choses à cacher ? C’est l’impression laissée par ce comportement, même si, au regard du règlement intérieur de la dite convention de lutte contre la corruption, les experts qui supervisent les signataires ne sont pas «indépendants» mais désignés par les pays tiers. Dans le même ordre, le président de l’association algérienne de lutte contre la corruption a signalé que la commission des Nations Unies chargé de l’application de cette convention a demandé à l’Algérie de lui fournir certaines informations relatives à ce phénomène. Mais la réponse algérienne ne semble pas convaincre Hadjadj qui déclare que l’association qu’il préside est en train de préparer un contre rapport comme le permet le règlement intérieur de cette convention. En somme, quand il s’agit de corruption, les responsables algériens sont très prudents même lorsqu’il s’agit d’enquêteurs pas trop impénitents.
Elyas Nour