L’Algérie, un pays devenu référence dans le déminage

Redaction

Aujourd’hui encore l’Algérie s’emploie à nettoyer son territoire des millions de mines datant de la période coloniale. Un effort de longue haleine qui semble porter ses fruits.

6 797. C’est le triste nombre de personnes victimes des mines antipersonnel depuis l’indépendance de l’Algérie. Parmi elles 3 255 sont mortes et 3 542 handicapées à vie. Ce lourd bilan a été communiqué le 1er avril par le ministère des Moudjahidine via Messaoud Adimi, ancien officier à la retraite de l’Armée nationale populaire, qui s’exprimait au forum El Moudjahid.

Plus de 159 000 mines détruites

Si la population souffre encore de ce grave fléau, reconnu comme crime contre l’humanité, l’Etat ne ménage pas ses efforts depuis 2004. Date à laquelle l’Algérie a signé la Convention d’Ottawa qui interdit l’emploi, la mise au point, la production, le stockage et le transfert des mines antipersonnel et exige par ailleurs leur destruction totale. Le déminage est « un devoir national et une des missions importantes de l’Algérie indépendante », a déclaré mercredi à Souk Ahras le président du Conseil national économique et social (CNES), Mohamed-Seghir Babès, en marge de la célébration de la journée mondiale des victimes de mines antipersonnel. Grâce à un « partenariat global qui constitue désormais un modèle de coopération entre les différents acteurs en la matière » et des efforts soutenus, l’Algérie compte désormais « parmi les dix pays de référence en matière de déminage », considère-t-il. Entre 2004 et le 28 février dernier, 849 712 mines antipersonnel ont été déterrées, 159 110 détruites et 6 425 772 ha de terrains nettoyés, selon le directeur du projet national de déminage, le colonel Hassan Gherabi, qui a assisté jeudi à un séminaire sur l’état de mise en œuvre de la Convention d’Ottawa. Mais l’Algérie ne compte pas en rester là. Elle livre une « bataille » qui ne terminera pas avant « l’enlèvement de la dernière mine », a soutenu le président de la CNES.

La responsabilité de la France

Aux côtés du président de l’association Machaâl Echahid, Mohamed Abbad, du président du Croissant-Rouge algérien, de représentants du Comité International de la Croix-Rouge, d’Handicap International, du programme des Nations-Unies ICBL (International Campaign to Ban Landmines), et du responsable de la délégation de l’Union européenne à Alger, Marek Skolil, Mohamed-Seghir Babès a tenu à rappeler la responsabilité de la France. Les mines antipersonnel témoignent « de la barbarie du colonialisme », a-t-il lâché. Décidée par l’armée française fin 1956, la pose de mines antipersonnel a commencé le 28 janvier 1958 pour prendre fin après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, a rappelé de son côté le colonel Gherabi. Au total, plus de 11 millions de mines antipersonnel disséminées le long des frontières algériennes. Pour Messaoud Adimi, l’ancienne puissance coloniale doit « mettre la main à la poche pour contribuer au déminage des champs de mines en vue d’assainir les régions concernées et présenter également des excuses à l’Algérie pour les crimes commis durant la guerre de libération ».

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