Remtane Lamamra veut donner un nouveau souffle à la diplomatie algérienne. Sans trop vouloir sortir des lignes directrices qui régissent la politique extérieure du pays, le nouveau ministre des Affaires Etrangères utilise un nouveau discours et adopte une nouvelle posture.
Invité par la radio nationale chaîne 3 à s’exprimer, par exemple sur les relations algéro-marocaine, le ministre des Affaires Etrangères est sorti un peu de la langue de bois habituelle. « Les relations algéro-marocaines ne sont pas exécrables, mais elles sont difficiles à cause notamment d’une montée de fièvre et des attaques médiatiques de la part de autorités marocaines », a-t-il dit.
Malgré ce constat, un tantinet amer, le chef de la diplomatie a tenu de préciser que l’objectif de l’Algérie est de « bâtir cet ensemble maghrébin » ; un rêve caressé par les pères fondateurs des mouvements de libérations des deux pays. Pis, Lamamra a rappelé que « la question du Sahara Occidental » doit être réglée dans le cadre des Nations-Unies. Interrogé au sujet de l’ouverture des frontières entre les deux pays, Lamamra a expliqué que les «conditions qui ont poussé à la fermeture des frontières sont toujours là ». Mais, en principe, dit-il en citant son prédécesseur Medelci, « les frontières n’ont pas pour vocation à être éternellement fermées ».
Revenant sur la position de l’Algérie concernant les événements que connaissant certains pays de la région, Remtane Lamamra a affirmé que le temps « a malheureusement donné raison à l’Algérie » à cause de l’issue tragique connue par certains pays. Le ministre fait référence aux troubles que connaissent la Libye, l’Egypte et la Tunisie. Concernant justement ce dernier pays, le ministre des Affaires Etrangères a rappelé que l’Algérie œuvre toujours pour la stabilité des pays voisins sans « ingérence » dans leurs affaires intérieures. « Nous ne connaissons ni répit ni repos qu’une fois nos collègues et amis diplomates seront revenus chez eux», a réaffirmé Lamamra lequel n’a pas manqué de rappeler que les diplomates kidnappés au Mali « sont en vie ».
Essaïd Wakli